C'est toujours avec intérêt, avec, même, une curiosité scientifique excitée par le titre annonçant la présentation d'une nouvelle hypothèse, que j'aborde l'examen d'une telle publication. Et c'est dans cette disposition d'esprit que j'ai lu l'article de Norman Golb.
Je ne relèverai pas, dans les premières pages de l'article, un certain nombre de divergences, par rapport aux indications fournies notamment par les archéologues du site, d'inexactitudes (telle la date attribuée par cet auteur à l'attaque dont fut victime l'établissement de Qoumrân et qui mit définitivement fin à l'occupation communautaire de celui-ci, date qui, selon de solides éléments fournis par la fouille archéologique et rapportés par le R.P. Roland de Vaux, serait l'an 68 de notre ère, et non pas l'an 69 ou 70 ; telle, encore, la découverte, parmi les décombres du scriptorium, de seulement deux des trois encriers trouvés dans les bâtiments de Qoumrân ; telle, enfin, la date de la première campagne de fouilles que Yigaël Yadin dirigea à Massada : 1963 et non pas 1965) — la plupart d'entre elles étant sans réelle conséquence sur le fond de la question. Mais je m'arrêterai quelque peu à l'expression utilisée par Pline l'Ancien, au livre V de son Histoire naturelle ; décrivant, alors, la dépression médiane syro-palestinienne, Pline cite successivement — en descendant le cours du Jourdain — les bourgades situées sur l'une et l'autre rives ; arrivé à la mer Morte, il mentionne, sur la rive occidentale de celle-ci, « les Esséniens », puis « au-dessous d'eux » (infra hos) « la ville d'Engaddi », continuant ainsi : « De là, on arrive à la forteresse de Massada, située sur un rocher ».