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Note Sur L'origine Des Manuscrits de la Mer Morte

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

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C'est toujours avec intérêt, avec, même, une curiosité scientifique excitée par le titre annonçant la présentation d'une nouvelle hypothèse, que j'aborde l'examen d'une telle publication. Et c'est dans cette disposition d'esprit que j'ai lu l'article de Norman Golb.

Je ne relèverai pas, dans les premières pages de l'article, un certain nombre de divergences, par rapport aux indications fournies notamment par les archéologues du site, d'inexactitudes (telle la date attribuée par cet auteur à l'attaque dont fut victime l'établissement de Qoumrân et qui mit définitivement fin à l'occupation communautaire de celui-ci, date qui, selon de solides éléments fournis par la fouille archéologique et rapportés par le R.P. Roland de Vaux, serait l'an 68 de notre ère, et non pas l'an 69 ou 70 ; telle, encore, la découverte, parmi les décombres du scriptorium, de seulement deux des trois encriers trouvés dans les bâtiments de Qoumrân ; telle, enfin, la date de la première campagne de fouilles que Yigaël Yadin dirigea à Massada : 1963 et non pas 1965) — la plupart d'entre elles étant sans réelle conséquence sur le fond de la question. Mais je m'arrêterai quelque peu à l'expression utilisée par Pline l'Ancien, au livre V de son Histoire naturelle ; décrivant, alors, la dépression médiane syro-palestinienne, Pline cite successivement — en descendant le cours du Jourdain — les bourgades situées sur l'une et l'autre rives ; arrivé à la mer Morte, il mentionne, sur la rive occidentale de celle-ci, « les Esséniens », puis « au-dessous d'eux » (infra hos) « la ville d'Engaddi », continuant ainsi : « De là, on arrive à la forteresse de Massada, située sur un rocher ».

Type
Polémiques et Controverses
Copyright
Copyright © Copyright © École des hautes études en sciences sociales Paris 1987

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References

Notes

1. Le R.P. Roland de Vaux, alors directeur de l'École Biblique des Pères Dominicains et de l'École Archéologique Française de Jérusalem, ainsi que président du Comité international chargé de la gestion du Palestine Archaeological Muséum (Rockefeller Foundation) de Jérusalem, fut le codirecteur — avec le directeur anglais, G.-Lankester Harding, du Service des Antiquités de Jordanie — des fouilles du site de Qoumrân-Feshkha. C'est lui qui assura effectivement, en permanence, la direction des campagnes d'exploration des grottes et de fouille des ruines en ces lieux. Si j'ai été conduit à contester, dans mes publications, certaines de ses datations, conséquences de fautes de méthode, je ne puis qu'être d'accord avec les grandes lignes de ses conclusions ; plus bas dans cette « Note », j'évoquerai quelques autres points sur lesquels j'ai marqué mon désaccord et avec le R.P. de Vaux et avec mon maître, le professeur André Dupont-Sommer (notamment en ce qui concerne le milieu d'origine des Rouleaux de cuivre de la grotte 3Q). Sur ces divers points, cf. notamment, parmi mes publications, mon ouvrage intitulé Qoumrân. L'établissement essénien des bords de la mer Morte. Histoire et archéologie du site, Paris, Éditions A. et J. Picard, 1976.

2. Et plus précisément même, si l'on se reporte aux informations données par Flavius Josèphe (Guerre des Juifs, IV, VIII, 449-450 et 477), vraisemblablement le début du mois de Daesios (c'està- dire, selon la correspondance généralement admise, la fin du mois de juin) de cette année 68 de notre ère, période qui aurait vu l'occupation de Jéricho par Vespasien et l'exécution d'une expérience réalisée, sur l'ordre de celui-ci, dans la mer Morte.

3. Cf. l'Ancien, Pline, Histoire Naturelle, V, 17, 4.Google Scholar Rappelons que cette oeuvre fut terminée en l'an 77 de notre ère, et que son auteur, qui accompagna peut-être Titus en Palestine lors de la Révolte de 66-70, utilisa de nombreuses sources écrites pour en rédiger les trente-sept livres.

4. E.-M. Laperrousaz, Qoumrân…, pp. 3-6 et 109-114.

5. Rappelons que ces grottes ont été l'objet d'un classement à part, selon l'ordre chronologique de leur découverte, chacune d'entre elles ayant été dotée d'un sigle constitué par son numéro d'ordre et l'initiale du site de Qoumrân ; comme onze grottes de ce secteur recelaient des fragments manuscrits, elles sont donc ainsi désignées : grottes 1Q à 11Q.

6. Josèphe, Flavius, Guerre des Juifs, VI, V, 271 et 282.Google Scholar

7. Id., ibid., VI, VI, 317.

8. A propos des Rouleaux de cuivre de la grotte 3Q, cf. notamment, parmi mes publications, mon ouvrage Qoumrân…, pp. 131-147.

9. Cf., à ce sujet, mon opuscule intitulé Les Esséniens selon leur témoignage direct, Paris, Éditions Desclée, 1982, pp. 8-10.

10. Qui plus est, le mariage et l'oeuvre de chair semblent avoir été soigneusement réglementés pour les Esséniens, par exemple dans la Règle annexe (en I, 10-11) et dans l'Écrit de Damas (en B, I, 3-5).

11. Ces précisions fournies par Flavius Josèphe paraissent rejoindre celles figurant dans les passages de deux Manuscrits de la mer Morte cités dans la note précédente.

12. Mon ouvrage Qoumrân…, pp. 146-147 ; cf. tout le chapitre consacré aux Rouleaux de cuivre, ibid., pp. 131-147.

13. Cf. la fin de la note 1 ci-dessus.

14. Cf. la note 9 ci-dessus.

15. Laperrousaz, E.-M., Les Manuscrits de la mer Morte, Paris, P.U.F., « Que sais-je ? », n° 953, 6e édition mise à jour, 1984 Google Scholar.

16. Dictionnaire des Sciences historiques, sous la direction d'André Burouière, Paris, P.U.F., 1986, pp. 553-557.