Les indices les plus décisifs de la conjoncture, tout en continuant à définir des conditions de marché propres aux périodes de récession, offrent dans l’ensemble une nette résistance, caractérisée par la stabilité des indices globaux des prix et par la fermeté de l’indice général de la production. Il y a cependant des mouvements divergents dans la conjoncture industrielle: l’industrie lourde est en léger recul, tandis que les industries de biens de consommation jouissent d’une activité soutenue.

Le système des prix belges (graphique I) n’a pas subi, au cours des derniers trois mois, de mouvements importants. Aussi voit-on, à côté de baisses qui prolongent les mouvements antérieurs, quelques réactions en hausse imputables au jeu de quelques facteurs particuliers.

Si l’indice des prix de gros industriels n’a que faiblement baissé au cours des derniers mois, cela est dû principalement à la hausse des prix des aciers, résultant d’une adaptation des prix belges au moment de l’ouverture du marché commun.

La fermeté de l’indice des prix de gros agricoles provient du renversement du cycle du porc: le prix du porc est en hausse depuis le mois de mai, tandis qu’une bonne partie des prix agricoles continue à baisser.

L’étude de ce qu’on a pris l’habitude d’appeler la maturité économique est née aux Etats-Unis sous le signe du keynisme et s’y est développée presqu’entièrement dans cette ambiance. Plusieurs économistes européens ont jugé inadéquates les ressources offertes par l’outil analytique du keynisme pour la description des phénomènes auxquels conviendrait l’appellation de « maturité économique », du moins dans les pays du vieux continent (1). Il n’est pas douteux que la considération de la quantité de monnaie, de la préférence pour la liquidité, de la propension à consommer, de la productivité marginale du capital ou de leurs interactions ou encore de telle influence exogène sur ces grandeurs agrégatives constitue un cadre intellectuel singulièrement étriqué pour l’étude en longue période d’évolutions économiques quelles qu’elles soient. Même confinée par exemple au domaine des phénomènes de sous-emploi en rapport avec la déficience de la demande effective, la recherche ne pourrait guère manquer d’en souffrir.

J. M. Keynes avait une conscience très claire des aspects contingents de sa méthode. Il existe, à cet égard, dans la General Theory un passage peu remarqué des commentateurs qui vaut une citation; il fait grand honneur à la lucidité de son auteur:

Quoique le système des prix reste orienté vers la baisse, imposant un calcul économique de plus en plus serré, le volume de l’activité ne se détériore que très lentement. L’allure déprimante de la conjoncture belge se situe d’ailleurs dans un milieu international qui est encore loin de subir une évolution homogène; aussi si l’on excepte les problèmes spéciaux de Benelux, le commerce extérieur ne suscite-t-il guère des réactions beaucoup plus grandes que le marché intérieur, tout au moins dans l’ensemble. La tension des finances publiques qui se manifestait à la fin de 1952 a pu être conjurée: les marchés monétaires et financiers accusent l’aisance sans développement.

Il n’est pas nécessaire d’insister sur l’importance que revêtent les villes dans la vie des sociétés. Depuis l’éclosion de la première culture citadine, — vers 3000 avant J.C. — sur les bords orientaux de la Méditerranée, pour y parfaire la mère des civilisations, celle des Sumères, nombreuses ont été les apogées de culture, dont la seule commune mesure fut peut-être un haut degré de développement urbain.

A partir de la révolution industrielle, l’urbanisation du monde occidental a progressé à pas de géant. Actuellement, un plus haut degré de civilisation technique nécessite une forte densité de papulation. Le processus d’urbanisation s’est poursuivi sur une vaste échelle. En 1931, 40,3% de la population anglaise, 27,8% de la population allemande, 24,5% et 25,0% des populations belge et hollandaise, vivaient dans des agglomérations de plus de 100.000 habitants.

La conjoncture économique de la Belgique est soumise à des baisses de prix plus généralisées et caractérisées que précédemment : celles-ci traduisent la disponibilité grandissante des produits à tous les stades de la production. Cependant la conjoncture d’armement et une évolution monétaire encore expansionniste aux Etats-Unis atténuent les répercussions sur la production. En Belgique comme à l’étranger, la tension conjoncturelle se déplace vers les finances publiques.

Si l’on veut préciser la direction à donner à la politique de l’alimentation, il importe d’étudier l’influence respective des principaux facteurs qui déterminent la suffisance et l’équilibre du régime alimentaire : les prix des denrées, les revenus des consommateurs, et l’éducation de ces derniers.

Il convient en effet, de connaître si le déséquilibre du régime alimentaire a pour cause principale l’insuffisance du pouvoir d’achat de la masse des consommateurs, soit que les revenus de larges couches de la population soient insuffisants pour leur permettre l’achat de denrées alimentaires d’un choix varié, soit que les prix d’articles spécialement intéressants par leur teneur en protéines de haute qualité, en vitamines ou en sels minéraux soient relativement trop élevés par rapport aux prix des aliments de première nécessité possédant principalement une grande valeur énergétique.

De septembre à décembre 1953, la conjoncture a continué à évoluer dans le sens d’une récession lente comportant de nombreux signes de fermeté partielle, tant en ce qui concerne les prix aux divers stades que le volume de l’activité industrielle.

Au cours de la reprise saisonnière de l’automne, le progrès relatif de l’industrie des biens de consommation par rapport à l’industrie des biens de production, s’est encore accusé, aussi bien en Belgique que dans le monde.

Une étude plus poussée de la conjoncture américaine en novembre 1953, spécialement en termes de volumes de production, de commandes et de stocks suggère cependant la possibilité d’un repli sérieux dans les mois qui viennent en dépit de la fermeté actuelle des prix mondiaux et américains.

L’évolution des finances publiques de la Belgique, au cours de 1952 et au début de 1953, n’a été, d’après les chiffres des budgets et des comptes de l’Etat, ni meilleure ni moins bonne que pendant les autres années d’après guerre.

Cette situation doit être jugée comme favorable, si on considère que le fléchissement très net de l’activité économique dans notre pays et le retournement des marchés qui s’est incontestablement produit dans le monde, tendent à provoquer un déséquilibre des finances publiques. Cette conséquence normale de l’évolution de la conjoncture aurait pu être encore aggravée par l’effort considérable d’armement entrepris par notre pays. Nous pouvons être satisfaits qu’il n’en ait pas été ainsi et que la fermeté de conduite de nos finances, nous ait évité les flottements dangereux pour la monnaie et l’économie, dont l’histoire économique des dernières années fournit d’abondants exemples.

Pendant le moyen âge la population de Bruxelles ne dépasse guère les 25 ou 30.000 habitants. A l’époque moderne la pression démographique s’accentue et à la fin du XVIIIe siècle ce chiffre était doublé.

Jusqu’à l’époque moderne Bruxelles ne connait que deux paroisses; Sainte-Gudule avec juridiction sur une partie de Saint-Josse et d’Ixelles et Notre-Dame de la Chapelle. D’autres sanctuaires existent. Au XIIe siècle on signale les chapelles de Saint-Jacques, Saint-Nicolas, Saint-Géry, de même qu’une dépendance de l’église paroissiale de Molenbeek-Saint-Jean, l’oratoire de Sainte-Catherine. A partir du XIIe siècle ces chapelles prennent une certaine importance. On peut y satisfaire aux devoirs religieux en dehors des jours de grande fête. Au XIIIe siècle elles ont le droit d’accepter les funérailles et sont le siège de nombreuses et florissantes sodalités. En fait, comme l’écrit le chanoine Lefèvre, elles deviennent de véritables rivales de la collégiale.

Cet article est le résultat de travaux et de relevés effectués en 1942. A l’époque, les études entreprises avaient été inspirées surtout par les œuvres des précurseurs Ragnar Frisch, Henry Schultz, Henry L. Moore, H. R. Tolley et M.J.B. Ezekiel. Dès avant les hostilités cependant, des développements importants avaient été apportés à l’étude de l’élasticité de la demande, en particulier par l’introduction du calcul de l’élasticité de la quantité demandée en fonction du revenu de la population, qui venait s’ajouter au calcul traditionnel de l’élasticité de la quantité demandée en fonction du prix du produit considéré.

L’économétrie connaît actuellement des développements considérables, dus surtout aux efforts déployés aux Etats-Unis d’Amérique (The University of Chicago : Cowles Commission for Research in Economics), en Grande-Bretagne (University of Cambridge : Department of Applied Economics) et en France où des travaux importants furent entrepris par des équipes dirigées par M. René Roy et par M. Maurice Allais, ainsi qu’à l’Institut des Sciences économiques appliquées, dirigé par M. François Perroux, et également par les ingénieurs des grandes entreprises nationalisées. L’école néerlandaise a continué de participer activement aux recherches.

L’année 1952 a été caractérisée par le retour à la liquidité résultant’à la fois d’une certaine détérioration des marchés et d’un accroissement des dépenses publiques. L’évolution des finances privées a donc exprimé avec une grande sensibilité le jeu des principaux facteurs économiques à savoir:

— la diminution de l’activité économique (dont le recul atteint de 8 à 10 %) et le fléchissement régulier des prix de gros (environ 10 %).

— l’aggravation des difficultés de notre commerce extérieur: la valeur globale de nos exportations a été inférieure d’environ 8 % à celle de l’année précédente. Il en résulta au cours du second semestre une baisse de notre encaisse extérieure, modérée sans doute, mais contrastant singulièrement avec sa forte expansion de juin 1951 à juin 1952.

— enfin le developpement soutenu des dépenses publiques du notamment ä la réalisation du programme de défense.

Les conditions de fonctionnement d’un système planifié du type soviétique sont généralement envisagées en termes réels. Les économistes soviétiques, en particulier, rejettent unanimement la possibilité, dans une économie planifiée du type soviétique, d’un déséquilibre entre la monnaie et les marchandises et contestent que des effets de désorganisation puissent résulter du seul facteur monétaire. L’écart inflatoire est considéré comme étant inhérent à l’économie de marché et la détention par l’Etat de tous les leviers de l’économie devrait, selon ces auteurs, en exclure même la possibilité.

Notre étude examine les problèmes relatifs au fonctionnement d’une économie planifiée du type soviétique du point de vue d’un déséquilibre éventuel entre les circuits réel et monétaire et des problèmes d’écoulement de la production qui en résultent. Elle se limite à un système planifié du type soviétique, par opposition aux systèmes du type pseudo-concurrentiel étudiés par Lange, Lerner, etc. Ses conclusions ne pourraient donc être étendues à un système planifié quelconque.

L’évolution du système soviétique vers un régime de planification plus souple poserait éventuellement le problème monétaire sous un angle différent.

Les salaires ont été très peu étudiés en Belgique pour la période qui précède 1789; du fait qu’aucun ouvrage ne fournit de documentation statistique suivie, il a fallu recourir aux sources et, pour cette raison, ce travail a dû être limité; les quittances se trouvant aux Archives générales du Royaume ont fourni des séries de chiffres couvrant la plus grande partie du siècle pour les salaires des manœuvres et des ouvriers de beaucoup de métiers du bâtiment à Bruxelles; les recherches menées en province n’ont visé qu’à procurer des échantillons de salaires payés dans diverses régions; par contre des séries s’étendant à travers tout le siècle ont été reconstituées pour les ouvriers du charbonnage de Bois-du-Luc et les imprimeurs de la maison Plantin à Anvers, grâce aux archives de ces entreprises; la structure de l’industrie et l’organisation du travail ont été étudiées principalement dans les travaux historiques et les monographies; la note qui suit n’a donc aucunement la prétention d’épuiser le sujet : elle est le résultat de sondages effectués en vue de répondre à certaines questions concernant la rémunération de la main-d’œuvre au XVIIIe siècle.