Little is known about what guides children in their acquisition of grammatical categories. This paper investigates how semantic knowledge could be involved in discovering these categories, thus confronting two competing hypotheses: are semantic categories innate, or are they developed in a piecemeal fashion? We tested for regular associations between basic semantic dimensions and the development of the founding categories of noun and verb. Six perceptually based semantic dimensions (Parisse and Poulain, 2010), shared by nouns and verbs but potentially distinctive, are coded in the productions of three children aged 1;06 to 2;06. Our results suggest that semantic dimensions do not offer an entry into the early differentiation of noun and verb categories.

Nous proposons une réflexion méthodologique sur les choix adéquats dans le cadre d’une étude sur les stratégies d’acquisition du français écrit (L2 pour les sourds) chez quatre enfants sourds profonds de 5 ans, locuteurs L1 de la langue des signes française, notre hypothèse étant que, du fait de leur surdité, ces enfants empruntent des voies différentes de celles des enfants entendants. Nous rendons compte des questionnements méthodologiques posés par l’élaboration des critères d’analyse du corpus d’écrits, questions liées au grand nombre de variables à prendre en compte, aux dimensions à la fois linguistiques, cognitives, sociolinguistiques et didactiques de l’étude et à la nécessité d’adapter le cadre théorique choisi, conçu pour des entendants et impliquant d’autres langues. Nous présentons au final les tout premiers résultats de l’analyse conduite sur des échantillons d’écrits.

This final article re-examines the approaches outlined in the other articles in this Special Issue in order to evaluate the contribution which each one has brought to the study of the second language acquisition of French. The final section identifies the difficulty for all approaches of stating how input can be converted into intake and suggests three possible ways forward.

L’étude porte sur les compléments en à et de placés à l'initiale d'un énoncé comportant une inversion du sujet nominal. Elle vise à comprendre pourquoi ces compléments sont parfois détachés à l'aide d'une virgule. L'observation de corpus textuels conduit à considérer que la présence ou l'absence de virgule signale deux constructions distinctes: dans la perspective théorique des approches macro-syntaxiques de l’énoncé en termes de ‘noyau’ / ‘affixes’, le complément initial suivi d'une virgule est analysé comme un préfixe détaché co-indexé au terme (vide) de départ du noyau, alors que dans la construction sans virgule le complément initial est intégré au noyau dont il occupe la première position. A cette différence syntaxique correspond une différence dans le mode de structuration informationnelle de l’énoncé (proposition catégorique ayant le complément pour thème et le noyau pour rhème et/ou focus vs. proposition thétique), qui elle-même induit deux types différents de stratégies discursives.

When adjectives of English origin are pluralized in French, they follow one of three patterns: they receive inflection, reject inflection, or accept both forms. Curiously, these patterns of morphological variation have never been analyzed. This study identifies inflection-inhibiting constraints for a closed corpus of French dictionary-attested English adjectives and reveals that uninflected and variable adjectives do violate the standard native rule of adjective agreement, yet the constraints that block inflection are French-derived. A second feature of these adjectival anglicisms is that the nominal counterpart, if it exists, always receives native inflection (des jeans baggy vs. des baggys). The difference in word class, and specifically the feature of grammatical gender, may account for the contrastive behavior.

In this article, we explored the pitch contour patterns of the French discourse marker donc in realizing different pragmatic functions from native and non-native oral corpora in French. Statistical analyses using generalized additive mixed modeling revealed that even though Mandarin Chinese L1 speakers learning French also used the pitch cue to realize pragmatic functions, their prosodic pattern is different from the native pattern. Their L1 Chinese seemed to influence their usage of the pitch cue significantly. In addition, women were shown to be better than men in using the pitch cue in conveying pragmatic functions with a closer pattern to the native pattern. Overall, our study sheds new light on the relationship between speakers’ L1 and L2 regarding the interaction between pragmatic and prosodic features. It also provides new reflections on the acquisition of socio-pragmatic competence.

This paper analyzes the alternation between the near-synonymous French adverbials à nouveau and de nouveau ‘again’, which has received scarce attention in the literature. While previous descriptions assume that both adverbials are used to express that an eventuality is repeated, it is shown that de nouveau and à nouveau differ systematically with respect to their preferred usage contexts. On the basis of combined results from a questionnaire that tests speakers’ intuitions and a probabilistic analysis of the alternation between the two adverbials in corpus data, à nouveau is shown to be more likely to express a repetitive meaning, whereas de nouveau is more likely to express a restitutive meaning, i.e. the return to a previous state of affairs. The analysis also suggests that due to its status of an innovative variant that is gradually displacing de nouveau, à nouveau is less restricted regarding its usage contexts. Finally, a significant difference between the two variants is found regarding modality, in that the use of à nouveau is more likely in written language, whereas the use of de nouveau is more likely in spoken language.

Cette étude se propose dans un premier temps de faire un tour d'horizon de la question du statut indécis de la tournure finale négative pour (ne) pas que et de celle relative à sa motivation. Chemin faisant, seront exposés des observables qui montreront à quel point cette tournure est productive. Dans un deuxième temps, on évaluera les avantages de la motivation du déplacement du (des) marqueur(s) de négation (ne + pas ou pas tout seul) à l'extérieur du complexe verbal à la lumière du principe de l'iconicité, piste qui reste moins exploitée dans le traitement de pour (ne) pas que.

Most studies of child bilingualism (Döpke, 1992; Fantini, 1985; Genishi, 1999; Gumperz, 1977, 1982; McClure, 1977; Myers-Scotton, 1993a; Romaine, 1994) concern children raised in a bilingual language community. The present study concerns a four-year-old child in an English-speaking community raised in an environment where his mother only spoke French to him. Two questions were raised: Can a child raised by a non-native parent produce situational code-switching triggered by topic changes? Are there additional topics or roles to add to the previous literature that trigger a young English-French bilingual child to code-switch? The data in this study showed that the child produced situational code-switching. Two novel hypotheses for code-switching were also found: leadership and expression of emotions and sensations. This case-study is important for the field of code-switching in the environment of a non-native parent raising a child in a second language.

La traduction de la comédie de répertoire distingue la tendance archaïsante, qui conserve la forme et la culture originelles du texte dans la version L2, et la tendance modernisante, qui, pour satisfaire la communication contemporaine, accommode les différents niveaux du texte au destinataire L2. Dans trois traductions italiennes contemporaines de Le malade imaginaire, on a constaté que l'orientation archaïsante domine. Cependant, l'opposition stricte des deux tendances est fréquemment dépassée, car la traduction de la comédie veut surtout conserver ses effets pragmatiques sur le spectateur. Il n'est donc pas rare que le texte traduit mélange les procédés indépendamment de son orientation générale.

Ce travail est consacré aux articles introduisant les SN dont la tête est un nom d’événement complexe (Grimshaw, 1990). On montre d’abord que l’article défini qui, selon Grimshaw, est obligatoire avec ce type de noms, est dû à l’emploi de la construction possessive (Kayne, 1994; Zribi-Hertz, 1998), qui a pour propriété de légitimer l’article défini dès la première mention du nom. Or, le français autorise également l’indéfini avec certains NEC (une ventilation des locaux). Nous montrons que l’emploi de l’indéfini indique le caractère comptable du NEC, et signale que l’événement décrit est présenté sous l’aspect perfectif.