La cité romaine, comme toutes les cités anciennes, était inégalitaire non seulement en fait, mais en droit. Ou, plus exactement, reconnaissant l'égalité juridique de tous les citoyens (ce qu'on exprimait par les mots aequa iura et aequa libertas), elle constatait immédiatement l'inégalité de fait des individus et des groupes. Inégalité physique : sexe, âge, santé ; inégalité des fortunes : en gros, riches et pauvres ; inégalité sociale enfin : « bonne » ou « mauvaise » naissance (par exemple, citoyens de souche ou affranchis). Tout cela apparaît comme une évidence de la nature. La cité était conçue comme une « société » dont le but est d'assurer sa propre grandeur, et, en même temps, le maximum d'avantages à chacun de ses participants. Pour qu'une telle « société » prospère, il convient qu'un maximum de cohésion relie ses membres entre eux.