Avec Asante in the nineteenth century, Ivor Wilks vient d'apporter à l'histoire de l'Afrique une contribution d'importance capitale. Sur le plan des connaissances, d'abord, il renouvelle entièrement ce que nous savions du passé de ce prodigieux édifice politique que fut l'empire asante. Sur le plan des méthodes, il démontre par l'exemple qu'en usant de patience et d'imagination, le chercheur peut s'appuyer sur des sources dont l'abondance, la variété et la richesse dépassent de loin les attentes les plus optimistes ; et la manière dont il conjugue l'utilisation des textes et celle des traditions orales pour reconstituer le fil des événements et leur sens devrait désormais devenir un modèle du genre. Enfin, de par l'appareil conceptuel dont il se sert pour penser et restituer l'évolution asante, il introduit dans les études d'histoire africaine un esprit nouveau, dont l'avènement généralisé pourrait, selon nous, marquer enfin pour celles-ci l'heure du plein épanouissement.