Cet article tente d'appliquer la méthode de Lévi-Stauss analysant le mythe, à quatre contes populaires zoulous, rapportés par Callaway dans les années 1860 et publiés, ainsi que plusieurs autres histoires et fragments, avec la traduction anglaise en vis-à-vis du texte zoulou. La sélection des contes populaires a été fondée sur le fait qu'ils traitaient tous des relations interfamiliales, et se révélaient exprimer, du moins de façon subjective, des idées réfĺechies sur des sujets d'importance.
Bien qu'elles possèdent des intrigues, des caractères et des lieux très différents, il transparait dans l'analyse que toutes les quatre hisoires contiennent la même structure de base. Et plus particulièrement, toutes concernent les interactions entre les frères et soeurs jumeaux, et toutes finissent sur la note positive du mariage. Et, ce qui est encore plus frappant, dans chaque cas il se produit un episode crucial pendant lequel du lait aigre est offert par le frère à sa soeur jumelle qui, dans tous les cas, le refuse. Au centre de chaque histoire, on trouve aussi l'intervention obscure d'un animal, d'un oiseau ou d'un monstre.
Le clé de l'interpretation de ces contes se trouve dans le rôle du lait aigre considéré dans toutes les communautés Nguni comme un symbole de parenté: il ne peut se boire qu'entre membres de même famille. Le refus de le boire est done le signe du reniement de son lien de parenté (et ouvre ainsi la voie au mariage). Le sens possible enfoui derrière la structure superficielle de ces contes est envisagé comme une tentative de concilier l'incompatibilité entre l'inclination (universelle) à l'inceste (pourquoi encore les tabous sévères?) et la préoccupation des Nguni à l'éviter, comme cela apparait dans l'élaboration très étendue des régies de l'exogamie Nguni.