Lancelot, le plus illustre peut-être des chevaliers de la Table Ronde, conserve sa part de mystère. A la différence de Keu ou de Gauvain, il est inconnu de Wace comme de Geoffroy de Monmouth ; il n'a pas, comme Yvain, Erec ou Perceval, un homologue gallois qui serait, comme Owen, Geraint ou Peredur, l'objet d'un conte identifiable. Chrétien de Troyes est, avec la source française du Lanzelet d'Ulrich von Zatzikhoven, le premier à le mentionner et à lui donner de l'importance. Le xiiie siècle, avec la vaste fresque du « Lancelot-Graal », en fera, avant Tristan, le héros de la plus grande entreprise littéraire de cette époque.