Quels ont été, entre le vie siècle et le xie siècle, les aliments considérés comme immangeables, abominables, immondes ? Et pourquoi, en dépit des interdits dont ils ont été frappés par l'autorité ecclésiastique, les hommes ont-ils pu être amenés à s'en nourrir ? A ces deux questions qui relèvent à la fois de la démarche anthropologique, de l'histoire de la pratique religieuse et de celle de l'économie rurale, deux types de sources sont susceptibles de répondre.
Les Pénitentiels tracent, avec une précision souvent maniaque, la frontière entre le pur et l'impur. Ils sont nombreux : trente d'entre eux (sept irlandais, sept anglo-saxons, quinze francs, un espagnol), parmi les plus complets et les plus largement diffusés, ont été ici retenus pour l'enquête.