A l'exception de quelques textes majeurs tels que Rm 8, le corpus paulinien n'offre guère de développements un peu étoffés sur la théo-logie au sens restreint de ce terme. Est-ce pour cette raison que, tout en émergeant de façon plus sensible dans les travaux récents, le thème reste sous-développé dans les études pauliniennes? Peut-être. En tout cas, quiconque s'intéresse à ce sujet doit avoir la patience de collecter des données éparses. Telle est aussi la situation dans l'épître aux Philippiens, à première vue du moins. Après inventaire il semble en effet possible de regrouper sans trop d'artifice les données principales selon trois aspects. Le premier, pour la désignation duquel on pourrait reprendre la belle épithète philonienne du θεὸς φιλόδωρος, présente Dieu dans sa générosité. Le second, qu'illustrent deux textes dont l'apparentement est communément relevé, Ph 1.6 et 2.13, met en relief l'agir souverain de Dieu. Le troisième, qui s'exprime lui aussi à travers deux passages dont le rapprochement s'impose, Ph 1.11 et 2.11, met l'accent sur Dieu en tant qu'il est le telos.