Deux ouvrages de l'éminent platonisant français, V. Goldschmidt, ont paru en 1970 aux éditions Vrin et Aubier-Montaigne. Il s'agit de Platonisme et Pensée Contemporaine et de Questions Platoniciennes. Le premier reproduit un texte déjà ancien La Religion de Platon. (pp. 11–125) que l'auteur avait déjà publié en 1949 en guise d'introduction a la philosophiE de Platon, et un texte inédit Les Querelles sur le Platonisme (pp. 133–265) dans lequel l'exégète de métier s'interroge sur «l'apparente inactualité actuelle» de Platon (p. 7). Au point de départ, il ne s'agissait que d'une réédition de La Religion de Platon à laquelle l'auteur devait ajouter quelques remarques sur l'actualité du platonisme. Ces remarques s'élargirent jusqu'à donner un texte suffisamment long pour constituer la seconde partie de l'ouvrage et lui donner son titre. La seconde publication groupe sous le titre Questions Platoniciennes un ensemble d'articles publiés par l'auteur dans diverses revues philosophiques entre les années 1947 et 1955, à l'exception de la dernière étude sur «Le vide pythagoricien et le nombre chez Bergson» qui fut rédigée en 1966. Nous espérons avoir l'occasion de revenir sur cet ensemble d'articles qui offre aux platonisants un instrument de travail de haute qualité tant par la profondeur de la réflexion que par la rigueur de la méthode d'analyse du texte platonicien. Nous n'avons pas à revenir sur la Religion de Platon, texte bien connu de l'auteur. Mais nous aimerions nous limiter, ici, à ce texte tout à fait nouveau que constitue Les Querelles sur le Platonisme parce qu'il nous permet, d'une part, de situer le platonisme à l'intérieur de la pensée contemporaine, et d'autre part, parce qu'il est le reflet de la confrontation actuelle des méthodes d'interprétation en histoire de la philosophie.