« Le vrai peintre d'Anvers, c'est Metsys ». Cette affirmation est d'autant plus surprenante, sous la plume de Michelet, le q août 1840, qu'elle s'inscrit après plusieurs pages enflammées sur « l'oeuvre inspirée » de Rubens, « l'artisteroi », « le plus haut point de liberté et de facilité que l'art humain ait acquis, le triomphe le plus complet de l'homme dans [sa] rivalité avec la nature… ». Certainement l'expression « le vrai pemtre d'Anvers » est équivoque, et l'on ne saurait a priori privilégier l'un de ses sens (le peintre le plus digne de ce nom, le plus peintre des peintres qu'ait produits la ville d'Anvers), au détriment de l'autre, ou du moins d'un des autres, parmi les plus lisibles (le plus anversois des peintres d'Anvers, celui dont l'oeuvre reproduit ou traduit le plus complètement ou le plus fidèlement la ville d'Anvers, ses sites, sa lumière, ses habitants ou son histoire). On ne peut pourtant pas non plus écarter le premier sens proposé plus haut, même, et surtout, si le contexte y invite. Le début du passage d'où cette phrase est extraite est en effet : « Anvers. Conduits par un flegmatique Anversois. On dit qu'ils sont tels ; M. Veracliter en donne bien cette idée. Évidemment ce n'est pas lÀ la ville de Rubens : il la remplit néanmoins tout entière… » (P).