L'anoblissement par les charges municipales, très courant au début du XVIIe siècle, subit de fortes restrictions en 1667. Vers la fin du XVIIIe siècle, 7 charges de maire ou de lieutenant de maire, dans cinq villes, continuaient À anoblir leur titulaire, pour un service d'une durée de 4 À 20 ans ; mais elles n'ajoutaient pas grand-chose À l'effectif de la noblesse. Dans trois autres villes, cependant, les postes d'administration municipale continuèrent À jouer un rôle important jusqu'en 1789. A Paris, outre 3 offices administratifs qui anoblissaient seulement après 20 ans, les charges d'échevin conféraient la noblesse après seulement 2 ans. Deux hommes nouveaux chaque année, beaucoup d'avocats, mais aussi des financiers et des docteurs, entraient dans ces charges. Il en allait exactement de même À Lyon, sauf que les marchands et les financiers pénétraient ici plus nombreux dans l'échevinage. A Toulouse, il y eut une lutte sévère au sujet de la composition du capitoulat qui, À certaines époques, avait donné jusqu'À 7 nobles nouveaux par an ; la plupart d'entre eux étaient de la région, mais il y en avait aussi un certain nombre qui n'avaient jamais vu la ville. La lutte aboutit À une sérieuse réduction du nombre de roturiers admis dans ces charges anoblissantes, mais même lÀ 31 roturiers obtinrent la noblesse de cette manière entre 1774 et 1789. Les 31 de Toulouse, ajoutés aux 30 de Lyon, aux 35 de Paris, aux 4 maires de Nantes et À quelques autres dans d'autres villes donnent un total d'environ 100 roturiers anoblis par les charges municipales entre 1774 et 1789.