Dans la perspective d'une étude longue sur les fortunes bourgeoises à Genève au XVIIe siècle et sur l'utilisation des profits, la première question qui s'est posée a été l'identification des tenants de la richesse, leur nombre et l'origine de leur capital.
Qui sont les riches et de quoi tirent-ils leurs fortunes ? Problème certes peu original. Chaque historien de la société a tenté de le résoudre, qui pour Beauvais, pour la Provence, pour Amiens, pour Paris, pour Toulouse, Milan et ailleurs. Innombrables sont les travaux qui apportent leur contribution au dossier si important de l'accumulation du capital en période préindustrielle.
On sait que, dans une économie de type ancien, les détenteurs de capital, en définitive les seuls qui ont la possibilité d'opter entre la consommation et l'investissement (et c'est là le cœur du problème), ne constituent qu'un petit nombre. Seule une minorité a la faculté de disposer d'un revenu disponible; aux autres, le choix ne se présente pas, ils dépensent immédiatement leur gain en denrées de première nécessité.