La méthode prosopographique, longtemps confinée dans le domaine de l'histoire ancienne, connaît aujourd'hui une utilisation de plus en plus étendue en même temps que s'affirme, comme Va souligné Claude Nicolet, son intérêt méthodologique pour l'histoire sociale. On lira ci-dessous la note de Mme Jacqueline Sublet sur la prosopographie arabe médiévale. Nous tiendrons nos lecteurs au courant des travaux entrepris dans ce domaine, tels ceux que Lawrence Stone poursuit à l'université de Princeton sur la prosopographie des universitaires britanniques des XVIe-XVIIIe siècles (un gros article méthodologique, présenté à Rome en juin 1970, doit prochainement paraître dans Daedalus) et ceux que K. F. Werner et L. Génicot consacrent à la prosopographie des classes supérieures d'Occident avant l'an Mil (cf. Génicot : « Naissance, fonction et richesse dans l'ordonnance de la société médiévale. Le cas de la noblesse du Nord- Ouest du continent », in Problèmes de Stratification Sociale, publiés par R. Mousnier, Paris, 1968, n° I, p. 83). Cette résurgence et cette extension de la méthode prosopographique est un bon exemple de la réactivation de méthodes traditionnelles par les soucis actuels de l'histoire quantitative et le recours à l'ordinateur (cf. L. Génicot, « Ordinateurs électroniques et études médiévales », in Bulletin de l'Académie royale de Belgique (Classe des lettres), 5e série, t. XLIX, 1963, pp. 66-76). Nos lecteurs pourront bientôt prendre connassance d'un article de K. F. Werner, actuellement directeur de l'Institut Historique allemand à Paris, sur ces travaux et ces problèmes.