Depuis Cinquante Ans, nous assistons à la découverte, plus encore à l'exaltation du Baroque. Considéré encore au début du XXe siècle comme un style, il représentait la dernière forme, mais décadente, de l'art de la Renaissance. Par un véritable coup de théâtre, l'appréciation esthétique de plus en plus favorable de quelques œuvres, — particulièrement en sculpture et en architecture, — a fait peu à peu du Baroque l'art dominant, créateur, des XVIIe et XVIIIe siècles européens. Le voilà enfin, aujourd'hui, l'un des deux pôles de la création dans l'art, voire dans la vie elle-même ; l'autre pôle, le Classique, étant le pôle négatif, entendez l'académisme rigide. Le Baroque donc : rien moins que le génie, la création, la liberté de l'inspiration et de la forme, voilà beaucoup d'honneurs ! Mais, à ce jeu, le XVIIe siècle, jadis siècle classique, devient siècle baroque ; d'où un renversement spectaculaire des valeurs et du rôle réciproque des différentes notions.