Pour qui veut comprendre les problèmes de consommation et de niveau de vie des siècles révolus, aux sociétés relativement démunies, l'étude de l'alimentation constitue un travail de base délicat mais fondamental : au-delà des documents « alimentaires », chiffrés ou descriptifs, transparaît parfois une vie grouillante et surprenante qui conduit le chercheur de l'opulence repue à la pauvreté pathétique. Peu de recherches témoignent de motivations et de réalités plus chargées d'humanité.
Mais les difficultés méthodologiques apparaissent vite à l'occasion de toute recherche sérielle et approfondie : la dispersion générale des sources et des notations, leur subjectivité, les discontinuités majeures : autant d'obstacles à une quête scrupuleuse qui doit glaner beaucoup, abandonner, reprendre pour relier, rester à l'affût de toute information de quelque substance.