Toute l'étude de l'alimentation pose de nombreux problèmes. Très peu de sources nous permettent en effet de présenter une vue d'ensemble de la situation alimentaire. De plus, en règle générale, nos renseignements ne concernent que des groupes particuliers de la population (comme par exemple les marins, les soldats, les religieux), de sorte qu'on peut mettre en doute la représentativité de certains aperçus.
Plus nombreuses toutefois sont les données pour les villes, où des impôts indirects, du moins pour certains produits, permettent dans bien des cas d'établir une méthode d'approximation. Mais comme ce n'est que depuis quelques années que les historiens commencent à s'intéresser aux divers aspects de l'alimentation, ce genre de sources n'a pas encore retenu toute l'attention qu'il mérite. C'est dans ce sens que nous avons essayé, en nous fondant sur l'étude des octrois municipaux, de traiter l'alimentation à Gand durant la première moitié du xixe siècle.