Dans les pays de l'Europe méditerranéenne ou centrale, dans ceux du Nouveau Monde, de nombreuses études anthropologiques ont été consacrées au parrainage de baptême. Pour l'Europe de l'Ouest ou du Nord, les quelques informations dont on dispose viennent du folkloriste — mais ses propos sont centrés sur les caractéristiques régionales de la cérémonie — ou du théologien qui, lui, se borne à interpréter la doctrine de l'Église en la matière. A cette lacune on peut trouver des explications. Le parrainage de baptême joue, dit-on, dans cette aire, un rôle secondaire ; l'institution est en pleine décadence, alors que dans d'autres parties du monde elle garde un impact particulier sur la vie économique et politique du groupe. Cependant comment justifier l'attachement de nos sociétés à cette institution, au point que lorsqu'il fut question à la Révolution de la supprimer, on la remplaça par un parrainage républicain ? Et peut-on la reléguer au rang des curiosités archaïques alors que l'on constate, à partir des rares études recensées, qu'elle accuse des différences significatives selon les provinces, que des évolutions, des adaptations la marquent et l'animent encore aujourd'hui ? Toutes ces caractéristiques témoignent de sa vivacité et devraient nous convaincre d'entreprendre, en Europe occidentale, des études ethnohistoriques non seulement sur les formes du parrainage baptismal, mais sur toutes les formes de parentés rituelles.