A la fin du mois de juillet, nous concluions notre diagnostic de la conjoncture économique belge en disant que le recul, dont les signes s’étaient manifestés à des intervalles particulièrement longs, continuait à prévaloir. Et nous ajoutions : « au cours des derniers mois, il a une tendance à se généraliser et bien peu d’aspects de la vie économique lui échappent encore; par contre, il s’opère d’une manière très ordonnée et progressive, ne s’accentuant pas dans les secteurs précédemment les plus atteints. » A la veille de la dévaluation du Sterling, cette appréciation restait valable pour la conjoncture belge.
Comme l’expérience des années 1931-1935 nous l’a appris, les changements des taux de change des monnaies en usage dans de grandes aires géographiques, constituent pour la conjoncture économique des aires moins importantes un fait économique cardinal. Plus que n’importe quel autre fait extérieur, il est de nature à imprimer à la conjoncture du pays une direction nouvelle, voire même à conduire celle-ci à des impasses. Aujourd’hui, le diagnostic de conjoncture doit donc se préoccuper surtout de la portée, probable ou possible, des nouvelles parités de change. L’examen de cette question sera surtout théorique, les éléments statistiques disponibles commençant seulement à apporter un peu de lumière sur le sens des adaptations qui s’esquissent.