Depuis Plus de deux millénaries, comme chacun sait, le besoin de connaître s'est imposé comme l'un des besoins les plus fondamentaux des hommes et des sociétés humaines. Et comme dès Socrate, il se trouvait tourné résolument non plus vers le seul monde ambiant mais vers l'homme lui-même et ses moindres mouvements intérieurs, il n'en fallait pas plus pour que prenne racine le projet, circulaire mais légitime, de faire de ce besoin de connaître l'objet, à son tour, d'une connaissance nouvelle. Une certaine gnoséologie était née si l'on choisit de désigner par ce terme les tentatives les plus diverses pour rendre compte d'un objet aussi singulier. Mieux encore, il allait suffire de préciser, parmi les questions portant sur le phénomène cognitif comme tel, celles portant sur son fondement, c'est-à-dire sur son bien-fondé ou plus exactement sur ses « conditions de possibilité » pour que prenne à peu près forme l'enquêate plus proprement épistémologique sur la connaissance, enquête qui fut entrevue il y a fort longtemps sans doute, mais dont le type classique nous fut fourni par Kant.