Le Comité central de la Société danoise a transmis au Comité international le rapport suivant, qui complète, à la date du 28 avril dernier, le premier compte rendu sur l'activité de cette Société.

Notre précédent Bulletin a mentionné parmi les sujets traités dans le dernier Congrès de Bruxelles les Soins à prendre des cadavres sur les champs de bataille; nous recevons aujourd'hui de M. le Dr Hyac. Kuborn, membre de l'Académie de médecine de Belgique une brochure dont il nous paraît intéressant de reproduire un chapitre. C'est celui où l'auteur, après avoir démontré les avantages qui, dans son opinion, militent en faveur de la crémation des corps, et après avoir soigneusement tenu compte de toutes les objections qu'il importe de prévoir dans l'application générale de ce système, s'efforce de démontrer que la position est bien différente entre les circonstances ordinaires de la mortalité et les suites des grandes batailles:

« Ces objections, dit-il, sont sans valeur, lorsque après une grande bataille, des milliers de cadavres d'hommes et de chevaux jonchent le sol.»

L'Assemblée générale du 27 avril 1876 a décidé de considérer la Société danoise de secours aux militaires malades et blessés comme définitivement constituée à partir de cette date.

L'association formée sous le signe de la Croix rouge, — qui est issue des conférences internationales de Genève en 1863, — n'a trouvé nulle part sans doute un développement plus étendu et plus varié qu'en Allemagne. Avant même que la Convention de Genève, du 22 août 1864, eût obtenu la ratification des gouvernements européens, qui tous y ont adhéré, l'assislance volontaire allemande pour secourir les malades et les blessés était à l'œuvre, sur les champs de bataille du Schleswig-Holstein.

Parmi les exposants dont les produits ont été le plus remarqués à l'exposition de l'année dernière, notre correspondant nous signalait la fabrique Fischer, de Heidelberg. M. Edouard Lipowsky, successeur de F. Fischer et Ce, nous écrit à ce sujet pour nous faire savoir qu'une autre fabrique Fischer existe encore à Heidelberg et que, pour éviter tout malentendu, nous l'obligerions en l'indiquant, lui, comme l'exposant dont il a été question dans le Bulletin no 28 (T. VII, page 187). Nous le faisons avec d'autant plus de plaisir, que les produits de la maison Lipowsky, successeur de F. Fischer et Co, de Heidelberg, ont non-seulement attiré l'attention du public, mais obtenu des récompenses du jury, comme on vient de le voir dans notre correspondance de Berlin.

Le but de la Société, basé sur les décisions de la Conférence de Genève de 1863, est, — par une assistance privée organisée d'avance, et à côté des devoirs imposés à cet égard à l'Etat, — de concourir au soulagement, en temps de guerre, des militaires malades et blessés.

Ce mémoire, plein d'observations pratiques et de planches instructives, s'adresse directemenl aux chirurgiens militaires. Notre Bulletin n'étant pas un journal scientifique de médecine, nous ne pouvons entrer dans les détails techniques contenus dans les ouvrages qu'on veut bien nous adresser, et nous croyons devoir nous borner à un court résumé, renvoyant ceux de nos lecteurs qui s'occupent de science médicale, aux ouvrages mêmes dont nous rendons brièvement compte.

Nous avons sous les yeux le rapport présenté par M. le docteur F.-S. Pichler, le 6 mai 1877, sur le dixième exercice (1876) de la Société patriolique autrichienne de secours pour les militaires blessés, les veuves et les orphelins.

On a vu par le premier rapport sur la marche de la Société danoise, l'importance que donne le Comité de cette Société à l'éducation d'infirmières. Aussi le Comité entrait-t-il sur cette partie de son œuvre dans les plus grands détails. Il la juge surtout importante parce qu'il trouvera là l'emploi de la majeure partie des ressources ordinaires de la Société, et parce que les résultats auxquels il vise finiront par être tout-à-fait profitables au public. Il y a done, suivant lui, un double intérêt à ce que l'utilité de l'œuvre soit bien connue et appréciée.

Nous vous communiquons ci-contre l'ordonnance royale en date d'aujourd'hui, qui approuve la fondation de la Société de secours aux blessés à la guerre, dont vous êtes le Président.

Par lettre en date de Copenhague, 2 décembre 1876, le bureau du Comité central de la Société danoise nous annonce que, le 21 novembre précédent, M. le général Thomsen, ancien ministre de la guerre, a été élu président de ce comité, en remplacement de Son Excellence le comte Holstein de Holsteinberg, qui, par suite de douloureuses circonstances, s'étant retiré dans son château, a désiré renoncer à la présidence, sans toutefois sortir du Comité.

Avant d'entrer dans le détail de cet exposé, je mettrai tout d'abord en lumière un fait dont l'influence va désormais dominer nos services, et dont les amis de notre Œuvre accueilleront avec joie la première nouvelle.

M. le Ministre de la guerre vient d'arrêter un projet de règlement par lequel il rattache, dans des conditions nouvelles, la participation de notre Société à toutes les branches du service sanitaire des armées en campagne, et par lequel il lui reconnaît, en échange des grands devoirs qu'il lui impose, le caractère d'une Œuvre privilégiée, auxiliaire permanente du service de santé officiel et principale dispensatrice des ressources de l'assistance volontaire.

Nous avons reçu le rapport du comité nommé le 15 août 1876 dans une assemblée publique à Londres, pour venir en aide aux soldats malades et blessés serbes et turcs. Quelques jours avant cette assemblée publique, c'est-à-dire le 29 juillet, l'Ordre de St-Jean de Jérusalem avait décidé d'envoyer des médecins sur le théâtre de la guerre, à l'aide de fonds fournis par Mlle Johnston. Toutefois, le 16 août, ce comité, appelé: « Comité de secours des malades et blessés de la guerre d'Orient», eut l'heureuse inspiration de confier la direction de l'œuvre à la Société anglaise de la Croix rouge, qui vota dans ce but une somme d'argent assez considérable; c'est elle qui à dater de ce moment distribua tous les secours anglais aux blessés des deux armées belligérantes.

Le Comité départemental de la Gironde, dont les rapports toujours étendus nous arrivent régulièrement, est le seul des Comités français qui, à notre connaissance du moins, sorte de la sphère sanitaire. C'est une tendance que nous sommes charmés de signaler comme fournissant un aliment d'activité en temps de paix : le bien à faire an soldat sous toutes les formes et dans toutes les circonstances, tel pourrait être le programme de tous les Comités.

Nous avons l'honneur de vous annoncer que la Société danoise de secours aux malades et blessés en temps de guerre a été reconnue par notre gouvernement, qui, par une lettre du Président du Conseil des ministres, a exprimé sa satisfaction sur la formation d'une société comme la nôtre, et nous a promis non-seulement de se servir de notre assistance, mais encore de nous prêter son appui dans tous les cas où il nous serait utile.

L'Association italienne de la Croix rouge, issue de la Conférence internationale de Genève par l'initiative du Comité médical de Milan, eut son premier développement dans les provinces de la Haute Italie, à l'occasion de la guerre de l'indépendance. Mais à dater de la guerre turco-russe, elle est entrée dans une période de grande activité. Cette activité, dirigée par le Comité central, se montre de toute part; sur tous les points du royaume se créent des comités provinciaux, et l'on ne peut voir sans admiration à quel point domine, en ceci comiiie à tant d'autres égards, le sentiment de l'unité, dans les villes les plus importantes et parliculièrement dans les anciennes métropoles.

Pendant longtemps, pendant des siècles même, le titre de Chevalier de St-Jean de Jérusalem ou de Malte a été purement honorifique, et le réveil des différentes branches de l'Ordre est de date très-récente. L'apparition des Sociétés de secours aux blessés en fut l'occasion, sauf pour le baillage de Brandebourg, reconstitué eh 1852. Les chevaliers, à ce signal, se souvinrent de leur origine et comprirent que leur rôle n'était pas fini; animés d'une trèslouable émulation, on les vit revendiquer de toute part l'honneur de marcher, comme des vétérans, à la tête ou à côté des secoureurs volontaires enrôlés sous la bannière de la Croix rouge. En Allemagne, en Autriche, en Angleterre, en Espagne, en Italie, la vieille chevalerie est ressuscitée, pour concourir avec nos jeunes associations charitables au soulagement des victimes de la guerre.

La Société anglaise de secours aux militaires blessés a publié, à la date du 23 mars 1877, un rapport détaillé sur son activité pendant la guerre turco-serbe.

Nous avons reçu du « Surgeon General's Office » de Washington la seconde partie de l'histoire de la chirurgie militaire en Amérique pendant la guerre de sécession. Nous ne pouvons analyser ici ce monument grandiose, qui se recommande à tous les chirurgiens par l'abondance et le choix des matériaux, par les statistiques détaillées et raisonnées des opérations pratiquées pendant la guerre et par les planches magnifiques qui illustrent les cas les plus remarquables relatés dans l'ouvrage. Nous tenons seulement à dire que ce volume fait le plus grand honneur à son auteur, M. Otis, et au Gouvernement des Etats-Unis, qui l'a édité.

I. Les agents de la Société sont choisis, après une entrevue personnelle, par le Comité exécutif, à Londres. Les candidats, qui devront être sujets anglais, auront à remplir un formulaire d'engagement et devront être prêts à subir tout examen que le Comité jugera convenable. Il est positivement interdit aux chefs de service d'accepter comme agents de la Société aucun individu qui, pour une raison quelconque, ne se serait pas offert en personne et n'aurait pas été nommé par le Comité exécutif, à Londres.