Le gibier de choix du démographe a longtemps été la famille dite complète, celle qui dure assez longtemps pour que les époux puissent procréer ensemble tous les enfants qu'il leur est physiologiquement possible d'avoir. Penchonsnous un instant sur le sort des familles incomplètes, en nous interrogeant successivement sur ce qu'il arrive, en cas de décès prématuré d'un des époux, au conjoint survivant, aux enfants et aux biens du ménage.
1. Au XVIe siècle, au XVIIe siècle, au début du XVIIIe, dans la majorité des cas et dans la région parisienne (plus spécialement autour de Meaux) le conjoint se remariait très rapidement. En règle générale, les hommes — parfois encombrés de marmots — convolaient en secondes noces au bout de quelques mois ou même de quelques semaines : Étienne et Jean Becheret de Mareuil en 1691, Louis Choslin en 1709, Jean Guillemot en 1729 n'ont fait preuve d'aucune précipitation anormale en contractant une nouvelle union au bout de deux ou trois mois.