L'histoire est un roman vrai.
Paul VeyneLorsque l'abbé Mably, dans un ouvrage publié en 1783, parle de « ces historiens grossiers qui bonnement mettent au bas des pages, en guise de notes, ce qu'ils n'ont pas l'art d'enchâsser dans leur narration », il insiste, en admirateur de l'histoire classique, sur un double fait, occulté depuis presque deux siècles par les productions de l'histoire scientifique : l'histoire est un récit ; de son organisation dépend le sens donné aux événements. Aussi, s'interroger « sur les capacités démonstratives de l'histoire et, inséparablement, sur son écriture » réclame, croyons-nous, l'aide des modes d'analyse du récit car une part des méthodes de preuve se loge et se dissimule dans la trame narrative et les procédés de composition.