Les statuts de l'Association professionnelle et confraternelle des « naypiers », les fabricants de cartes à jouer et d'images pieuses de Toulouse, remontent au 31 janvier 1466. Sous la forme diplomatique d'un acte notarié, ils émanent du pouvoir local. Ils se composent d'un long préambule et d'une sorte de ratification assez longue également — le tout rédigé dans un latin plutôt grandiloquent, et entre ces deux morceaux se trouvent les statuts eux-mêmes : 36 articles composés en langue d'Oc.
Le préambule expose d'une façon très générale les causes de la constitution de l'union. Le gouvernement des gens de métier, en général, et des naypiers en particulier, appartient aux potentes viri de CapituloTholose, aux « senhors de Capitoul », disons plus modestement, au Magistrat urbain; or, il est « de l'intérêt de la chose publique et de l'Université toulousaine, que tous les artisans naypiers et autres fassent leur travail bien, fidèlement et sans fraude »; c'est pourquoi, à la gloire de Dieu et en l'honneur du Roi, les capitoals, réunis à la Maison commune et siégeant comme des juges, à la requête des sept naypiers, « ont statué et ordonné » les dispositions qui vont retenir notre attention.