Un mauvais sort semble s'acharner, en France, sur l'histoire économique. Apres une brillante thèse, Mantoux quitte l'enseignement. Simiand s'obstine à rattacher la sociologie à l'esprit de géométrie et met trente ans à découvrir l'Histoire, à la veille d'une mort prématurée Enfin, un brillant historien, orienté vers notre discipline par Lucien Febvre, vient de mourir victime du drame hitlérien, laissant derrière lui un vide dont beaucoup se demandent comment il pourrait se combler.

En fait, il n'y a guère, en France, d'histoire économique. Cette discipline n'est enseignée ni dans les Facultés de Droit, ni dans les Facultés des Lettres. Aucun travail d'ensemble n'a encore paru sur la question. Or, pendant le même moment, à l'étranger, des œuvres d'une portée toujours plus considérable sont publiées par des professeurs soutenus d'élèves nombreux, qui nous révèlent chaque année l'immensité des trésors que les recherches de cet ordre peuvent mettre à la disposition des penseurs.