Le système d’attachement est souvent décrit comme un « système immunitaire psychologique » : il agit le plus souvent comme un régulateur de stress. Ainsi, tout au long de la vie, l’attachement d’une personne sera activé dans des situations de détresse, de tristesse, de peur. À l’adolescence, les stratégies pour « désactiver », pour apaiser ces émotions vont dépendre du style d’attachement, et de la représentation d’aide et de disponibilité à la fois des parents, mais aussi des pairs. Il faut en effet une internalisation des modèles internes de soi et des autres suffisamment sécurisants pour permettre la régulation des états émotionnels fluctuants sans le recours direct à la proximité de la figure d’attachement, ou le recours à des moyens externes (addictions, conduites à risques…). L’évaluation de cette sécurité (sécurité interne et représentation de disponibilité de l’autre) n’est pas toujours aisée, et nos outils actuels, notamment les autoquestionnaires, sont limités. Que ressentent les adolescents face à des émotions de détresse et comment y font-ils face ou se protègent-ils en fonction de leur style d’attachement ? Récemment, il a été proposé que l’ocytocine joue un rôle dans les modalités interpersonnelles, notamment sur la reconnaissance émotionnelle faciale, sur la confiance en l’autre, sur l’empathie et sur l’anxiété sociale 2,3. Très peu d’études se sont encore intéressées spécifiquement à son implication dans la sécurité de l’attachement à l’adolescence alors qu’il a été montré qu’une inhalation d’ocytocine augmente temporairement cette sécurité chez de jeunes adultes [1]. Modifie-t-elle l’émotion ressentie elle-même, les stratégies d’y faire face, ou les deux ? Nous présenterons notre étude en cours sur les effets de l’ocytocine par inhalation nasale sur la régulation émotionnelle liée à l’attachement chez des adolescents lors de la visualisation d’images sollicitant l’attachement et lors d’une discussion autour d’un désaccord avec leur parent.