Les évolutions structurales développées dans un alliage à
mémoire de forme du type Cu–Ni–Al (préalablement élaboré par fonderie, puis
filé à chaud et finalement trempé à l'eau) ont été caractérisées par
dilatométrie et analyse différentielle. La structure résultant de cette
suite de traitements est du type martensite $\beta'_1$ ; elle présente une
texture marquée, ce qui justifie qu'un effet mémoire se manifeste, sur
la courbe dilatométrique au chauffage ($\rm 10~^\circ C/s$) – lequel
se traduit par une contraction lors de la transition
$\beta'_1\rightarrow\beta_1$. À température plus élevée, la phase
$\beta_1$ se désordonne pour donner la phase β dont la structure est du
type $\rm A_2$. Au refroidissement, la mise en ordre
$\beta\rightarrow\beta_1$ se développe en deux étapes, quelle que soit la
vitesse Vr mise en œuvre. Par contre, à plus basse température,
les points Ms et Mf associés à la transformation martensitique
$\beta_1\rightarrow\beta'_1$ évoluent en fonction de Vr ; en
particulier, ils diminuent significativement quand cette vitesse
devient suffisamment élevée.
D'autre part, des essais par analyse enthalpique différentielle,
effectués avec Vc = Vr = 2 °C min−1 sur
l'alliage à l'état trempé, ont révélé que des processus de vieillissement
se développaient, entre 200 et 350 °C, dans la phase $\beta_1$ ;
des précipités de très faible taille sont alors formés, qui se dissolvent
ensuite partiellement lorsque le chauffage est poursuivi entre 380 et 440
°C. À température encore plus élevée (500-560 °C), la
phase $\beta_1$ se décompose pour donner les phases d'équilibre
α et $\gamma_2$, lesquelles – à leur tour – se combinent pour
former la phase β stable à haute température. Par refroidissement assez
lent (2 °C min−1), l'alliage – préalablement porté à
620 °C – se retransforme en ($\alpha + \gamma_2$) selon la
réaction eutectoïde prévue par le diagramme d'équilibre.