Au total, l’année agricole qui vient de finir n’a guère été caractérisée par des événements extraordinaires, ni du point de vue climatique, ni du point de vue économique.
En ce qui concerne les emblavements, les matières premières, les spéculations, tant animales que végétales, et même le mouvement des prix, nous avons assisté à une évolution plutôt normale qui a emboîté le pas au mouvement général de l’économie nationale.
Les facteurs fondamentaux tels que les engrais, les semences, les fourrages, n’ont plus causé la moindre difficulté du moins pour ce qui regarde les quantités disponibles; il n’en était pas toujours de même des prix.
Dans le domaine agricole international, la situation n’a pas subi de chocs jusque fin 1948. Nous savons que les prix américains s’étaient tenus pendant les années de reconversion à un niveau relativement très élevé. Ils y sont restés, en ordre principal, durant l’année qui vient de s’écouler.
La chute des prix des matières premières, allant de 5 à 25 % ne s’est manifestée qu’en février dernier et aura sa répercussion sur notre économie agraire pendant cette année.
Nous disions qu’en 1948 les prix agricoles s’étaient maintenus au triple environ des prix d’avant-guerre, alors que ceux des matières premières n’atteignaient que le double. Ive fait paraît être dû en partie aux récoltes déficientes de 1947 et en partie aussi au climat général créé par la guerre froide aux Etats-Unis et en U.R.S.S. surtout.
A l’intérieur du pays, l’économie agraire, pas plus que l’industrie, n’a ressenti les mesures de restriction et de réglementation que la politique d’austérité monétaire avait rendues inévitables les années précédentes.