Published online by Cambridge University Press: 05 February 2009
Page 221 note 1 Il y a une interprétation commune qui comprend notre texte comme désignant le corps terrestre, physique, par opposition à l'esprit de l'incestueux, et comme annonçant des maladies quiaffligeront son corps ici-bas, afin qu' au jour de la parousie son âme soit sauvée. Cette exégèse est représentée avec beaucoup de différences dans les détails qu'il ne nous semble pas utile de rappeler ici. On pourra consulter, p. ex., Allo, E.-B., Commentaire, pp. 123sGoogle Scholar.; Robertson, –Plummer, , Commentaire, p. 99Google Scholar; Lietzmann, H.–Kümmel, W. G., Commentaire, Anhang (Kümmel), p. 174Google Scholar. C'est l'interprétation elle-même que nous voudrions remettre en question.
Page 221 note 2 Sans nous occuper de toutes les difficultés que soulève I'interprétation de v. 1–13, nous ne relevons ici que ce que nous croyons utile à I'intelligence de v.5.
Page 222 note 1 ινα a le même sens en I cor.i.15.Cf.Bl.–Debrunner, no. 379.
Page 222 note 2 Cf. dans ce sens, Robertson, –Plummer, , Commentaire, p. 97Google Scholar. Au contraire, Héring, J., Commentaire, pp. 39 sGoogle Scholar., croit qu'apparemment nous avons ici un rite de conjuration.
Page 222 note 3 Voir un avis contraire, dans Meyer, E., Commentaire, p. 121Google Scholar.
Page 223 note 1 La forme έξάρατε (I Cor. v. 13b) est une adaptation au contexte de la forme έξαρεīς du texte biblique: xvii. 7; xix. 19; xxi. 21; xxii. 21, 24; xxiv. 7. Il n'est pas tout à fait exact d'écrire, comme le font Strack–Billerbeck: ‘Die LXX geben ℵℸTℶT bald neutrisch wieder mit τό πονηρόν (so Deut. xiii. 6 (5); xix. 19), bald maskulinisch mit τόν πονηρόν (so Deut. xvii. 7; xxi. 21; xxiv. 7 u. xvii. 12); in xxii. 21. 22. 24 schwanken die Lesarten zwischen τό u. τόν.' (T. 3, p. 362.) Sans doute, des variantes portent τό πονηρόν, mais en ajoutant ρημα ou πραγμα, etl'expression est complément d'objet d'une relative, οι (οιτıνες) έποíησαν τό πραγμα (ρημα) τό πονηρόν, désignant les pécheurs; ce doit être une explication ajoutée au texte. La même leçon conservée pour tous les versets, soit dans l'édition de Swete, soit dans celle de Rahlfs, est τόν πονηρόν. En tout cas, l'intention de Paul est claire: il veut désigner ‘le pécheur’ de Corinthe; pour cela, il n'avait qu'à reprendre littéralement la formule de la LXX, sans aucune transformation comme, au contraire, il dut adapter la forme du verbe έξαίρειν.
Page 224 note 1 Le centre d'intérêt de toute la péricope est de faire comprendre à la communauté son devoir de sévir contre l'incestueux. Cela est également souligné par Weiss, J., Commentaire, pp. 133, 138, 139, 140Google Scholar.
Page 224 note 2 παραδοũναι τῷ Σατανᾷ doit nécessairement signifier l'expression donneraient à celle-ci un supplément de signification.
Page 224 note 3 Cf. Bauer, , s.v. 3Google Scholar, avec citation de I Cor. v. 3–5 (col. 818); Bl.–Debrunner, no. 397, 2.
Page 224 note 4 Pour Bultmann, R., Theologie des N. T., p. 126Google Scholar, nous aurions, dans I Cor. v. 3–5, une formule caractéristique d'exorcisme.
Page 225 note 1 La décision de l'apôtre (v. 3) est que la communauté tiendra une réunion (v. 4), au cours de laquelle l'excommunication formulée ici (v. 5) sera prononcée. La disposition mentionnée en v. 4 fait donc partie de la volonté expresse de Paul, et elle ne devrait pas être considérée comme une parenthèse, ainsi que le propose Weiss, J., Commentaire, p. 128Google Scholar.
Page 225 note 2 Cerfaux, L., Le Christ dans la théologie de Saint Paul (Paris, 1951)Google Scholar, écrit, à propos de notre verset: ‘La puissance du Seigneur Jésus est présente dans l'assemblée délibérante; elle est concrétisée dans “le nom” que l'on invoque’ (p. 376). On trouvera l'indication de diverses autres constructions des formules de ce verset dans Robertson, –Plummer, , Commentaire, p. 98Google Scholar. Cf. aussi Meyer, H., Commentaire, p. 117Google Scholar. Pour Schlatter, A., Paulus, der Bote Jesu (Stuttgart 1956 2), p. 176Google Scholar, έν τῷ όνόματι τοũ Κυριου ίησοũ se rapporte à κέκρικα; tandis que σύν τη δυν άμει το⋯ Κυρíου ήμ⋯ν '|ησο⋯ doit être joint à συνχθέντων. Suivant ses habitudes, cet auteur expose son point de vue sans le justifier, et il ne discute pas les opinions de ses collègues. Cf. aussi Weiss, J., Commentaire, pp. 127–9Google Scholar.
Page 225 note 3 La différence entre la juridiction de l'apôtre et celle de la communauté n'est pas non plus touchée en v. 12, comme le suggère Héring, J., Commentaire, pp. 41 sGoogle Scholar. De fait, le sens du v. est: moi, l'apôtre, comme vous, nous jugeons ceux qui sont à l'intérieur de l'Église. Il y a là une pointe sousjacente: pourquoi dès lors n'avez-vous pas exercé cette fonction? Cette carence est d'ailleurs le motif de l'intervention de S. Paul.
Page 226 note 1 A noter qu'on ne voit nulle part, dans le N.T., une adjuration de la communauté apportant la maladie ou la mort, comme c'est parfois le cas pour des paroles de condamnation prononcees par des apôtres.
Page 226 note 2 Pour le rôle de Satan dans la théologie juive, surtout comme étant l'auteur du mal et l'instigateur au mal, cf.Str. –Bill, ., III, 358 ssGoogle Scholar.; voir aussi I, 144–9; IV, I, 521–7. On peut soulever le problème de la démythisation de la figure de Satan, dans le N.T.; mais ce n'est pas le résoudre que de le supprimer, en affirmant que S. Paul a repris une manière populaire de parler, mais sans attacher lui-même beaucoup d'importance à la personne de Satan. L'existence et la puissance de Satan sont une réalité, tant pour les Corinthiens que pour leur apôtre. Cf. aussi, dans ce sens, Weiss, J., Commentaire, p. 129Google Scholar.
Page 227 note 1 Cf. Lietzmann, H., Commentaire, p. 23Google Scholar, qui cite encore Act. xiii. 11, ainsi que des parallèles dans les Actes de Pierre, de Jean et de Thomas. Voir, dans le même sens, Bachmann, Ph., Commentaire, p. 215Google Scholar; Weiss, J., Commentaire, p. 131Google Scholar; Wendland, H.-D., Commentaire, p. 40Google Scholar; Héring, J., Commentaire, p. 40Google Scholar; Schneider, J., dans Th. W. v,s.v őλεθρος, 170Google Scholar.
Page 227 note 2 Ce dernier fait est aussi admis par W. G. Kümmel, dans les notes ajoutées au Commentaire de Lietzmann, , p. 174Google Scholar; il cite, comme étant de cet avis, Allo, Wendland, Bietenhard.
Page 227 note 3 Ce que, très logiquement d'ailleurs, fait Meyer, E., Commentaire, p. 119Google Scholar.
Page 227 note 4 Rappelons que S. Ignace d'Antioche recommande aux fideles d'fiphese de se réunir plus fréquemment, en vue de l'eucharistie et de la louange de Dieu. II donne comme raison: ‘lorsque vous vous réunissez souvent, les puissances de Satan sont vaincues et son ceuvre de destruction (őλεθρος) mise en déroute’ (Ignace, Eph. 13, 1).
Page 227 note 5 Weiss, J., Commentaire, pp. 130 sGoogle Scholar., prés avoir rappelé les deux formes de l'excommunication, dans la tradition juive, affirme que I Cor. v. 5 est une formule d'excommunication grave et irrévocable. Cependant, la mention finale du salut ne favorise pas cette interprétation; celle de Heinrici, H., Commentaire, p. 119Google Scholar, nous semble davantage rejoindre les intentions de S. Paul. De fait, celui-ci peut encore espérer le salut du pécheur.
Page 228 note 1 On notera, cependant, que le πνευμα de Paul est son esprit en tant que transformé par l'Esprit-Saint; c'est, si l'on vent, le νους grec devenu πνευμα à la suite de l'action du Christ et de l'Esprit. Cf. aussi Weiss, J., Commentaire, p. 126Google Scholar.
Page 228 note 2 On ne rend pas suffisamment compte du sens des mots, en expliquant que ‘σάρξ, c'est la matière seulement en tant que contaminée par le péché, et πνευμα désigne l'esprit humain en tant que déjà régénéré par l'esprit de Dieu et contenant en germe le corps de la résurrection dans l'homme intérieur, qui subsistera le jour du jugement’. Héring, J., Commentaire, p. 40Google Scholar. Schweitzer, E., dans Th.W. VII, s. vGoogle Scholar. σάρξ, 125, expliquant le mot σάρξ de I Cor. v. 5, écrit: ‘So meint endlich auch die dem Verderben überlieferte σάρξ I Κ 5, 5 das gesamte irdische Sein’ (c'est nous qui mettons en italiques). De son côté, Bultmann, R., Theologie des N.T. p. 205Google Scholar, écrit: ‘Auch die Bedeutung von πνευμα in v. 5 ist nicht ganz sicher festzustellen: εìς őλεθρον τ⋯ς σαρκός, īνα τό πνευμα σωθ⋯…Ist das πνευμα die Person, das eigentliche Ich, das hier der σάρξ als dem leiblich-körperlichen Leben…gegenübergestellt wird? Oder ist es das dem Menschen geschenkte göttliche πνευμα im Gegensatz zum Sündenfleisch? Doch wohl das Erstere.’
Page 228 note 3 C'est sans doute le sens qu'il faut donner à la parole de Jésus, au jardin de Gethsémani: ‘l'esprit (πνεũμα) est prompt, mais la chair (σάρξ) est faible’ (Mc. xiv. 38).
Page 229 note 1 Cf. supra, xiv. p. 227 note 2Google Scholar.
Page 229 note 2 Ici s'applique la remarque de Kümmel: σάρξ ne définit ni ne détermine l'homme en lui-même, mais qualifie sa manière d'agir: est σάρξ, l'homme qui se laisse dominer par le principe charnel. Cf. Kümmel, W. G., Das Bild des Menschen im Neuen Testament (Zürich, 1948), p. 35Google Scholar.
Page 229 note 3 S. Jean Chrysostome comprenait aussi la mesure imposée par l'apôtre comme étant une peine médicinale. Il commente comme suit ‘ la tradition à Satan’: καì ούκ εīπεν, ένδοũναı τόν τοıοũτον τω σατανα, άλλά παραδουναı, άνοίγων αύτω της μετανοίας τάς θύρας καì ωσπερ παıδαγωγω τόν τοıουτον παραδıδούς. (Homélies sur I Cor.; la 15°, paragr. 3; P.G. LXI, col. 123.) Un peu plus loin, dans le même paragraphe, il décrit la manière d'agir de Paul: le souci de l'apôtre est la guérison, c'est-à-dire la conversion du pécheur: ωστε κηδομένου μαλλόν έστı καì ìατρεύοντος, ούχì κόπτοντος άπλως, ούδέ κολάЗοντος εīκη καì μάτην. (Ibid. col. 124.) Citons encore ce fragment d'Origène: έξέβαλεν γάρ–ούκ εìδώς οτı μετανοήσεı καì έπıστρέψεı, άλλά θέλων αύτόν παıδευ σαı…τήν σάρκα, τουτέστıν τό φρόνημα της σαρκός. (Chaînes du N.T., édition Cramer, V, 92)Google Scholar. La plupart des commentateurs acceptent le caractère médicinal de la peine. Ce sens s'impose, nous semble-t-il, sauf dans le cas où l'on voudrait comprendre πνευμα comme étant ‘la force divine départie à la communauté et à l'apôtre (v. 4)’, selon la suggestion de G. Bornkamm, Kirchliches Amt und geistliche Vollmacht, dans H. von Campenhausen, Urchristentum und Geschichte (Festchrift von Soden), 1 Grundsätzliches und Neutestamentliches (Tübingen, 1951), 147, note 1Google Scholar. En soi, πνευμα peut avoir ce sens (cf. supra, , p. 228 et n. 2)Google Scholar, mais le contexte ne permet pas ici cette interprétation: ce πνευμα-là ne peut être le sujet de īνα σωθ⋯.
Page 230 note 1 Cf. aussi Schweitzer, E., dans Th.W. s.v. πνευμα, VI, 434 et note 691Google Scholar.
Page 230 note 2 Nous avons déjà dit comment nous comprenions la formule particulière qu'est la ‘tradition à Satan’. Cf. supra, , pp. 226 ssGoogle Scholar. παραδο⋯ναı τω σατανᾷ doit nécessairement signifier l'excommunication, dit fort bien Heinrici, H., Commentaire, pp. 118 sGoogle Scholar.; mais, selon cet auteur, les explications qui suivent l'expression donneraient à celle-ci un supplément de signification.
Page 230 note 3 Cf. supra, pp. 227 ssGoogle Scholar.; cf. aussi J. C., art. Paul, dans D.B.S. VII, col. 347–50Google Scholar.
Page 230 note 4 En Rom. vii. 4, θανατουν indique la situation religieuse des chrétiens par rapport à la Loi; en Rom. viii. 13, le verbe décrit la vie chrétienne du spirituel: faire mourir les œuvres du corps. Pour le sens de θάνατος, cf. p. ex., J. Cambier, L'Évangile de Dieu selon l'Épître aux Romains. I, L'Évangile de la justice et de la grâce (Desclée de Brouwer, Paris-Bruxelles, , 1967), chap. IV, art. IIIGoogle Scholar, ‘Péché d'Adam et péchés des hommes. Rom. v. 12’, pp. 204–50, spécialement pp. 227–32. (Reprinted, with permission, from New Testament Studies, vol. XI, pp. 217–55)Google Scholar.
Page 230 note 5 Pour Bachmann, Ph., Commentaire, p. 212Google Scholar, interpréter v. 5 comme l'équivalent d'une excommunication serait amoindrir le réalisme de l'apôtre; il ajoute qu'Origène avait déjà commis cette erreur!; Robertson, –Plummer, , Commentaire, p. 99Google Scholar, pensent également que la force du mot őλεθρος n'est pas suffisamment rendue par ‘the mortification of the flesh’; le terme incluerait des souffrances physiques. Allo, E.-B., Commentaire, p. 123Google Scholar, a repris cette opinion.
Page 231 note 1 īνα a encore ce sens en Rom. v. 20; viii. 4; et surtout en xi. 32, tous textes qui décrivent le plan salvifique de Dieu. Cf. Bl.–Debr. no. 391, 3.
Page 231 note 2 Cf. aussi Schlatter, A., Der Bote Jesu, p. 178Google Scholar. La destruction de l'être charnel du pécheur n'est pas nécessairement la ruine totale de son corps mortel, comme le propose Weiss, J., Commentaire, p. 131Google Scholar, en illustrant son affirmation par I Pe. iv. 1. Ce dernier passage explique d'ailleurs tout autre chose: c'est une parénèse, analogue à celle de Rom. vi. 1 ss., sur la nécessité d'accepter la mort du Christ, en renonçant au péché ‘pour consacrer le reste de sa vie, non plus aux passions humaines, mais à la volonté de Dieu’ (I Pe. iv. 2).
Page 232 note 1 Pour la valeur eschatologique du verbe καταργεīν, cf. J. C., art. Paul, dans D.B.S., VII, col. 379Google Scholar.
Page 232 note 2 Schlatter, A., Commentaire, p. 178Google Scholar, fait remarquer avec raison que l'action de Paul et de la communauté, au service du Christ, a pour but de sauver, d' ‘édifier’. Même dans le cas extrême de ce pécheur qu'il faut retrancher de la communauté, l'apôtre croyait encore à la fidélité du Christ qui ne reniera pas celui qu'il a appelé et à qui il a communiqué son Esprit.