Mukannišum, le destinataire de la lettre A. 1285, était, à l'époque du roi Zimri-Lim, chargé d'une multitude de tâches et de responsabilités concernant surtout la production industrielle et artisanale. C'est dans le cadre de ces activités que le roi lui transmet, par cette lettre, des instructions concernant, entre autres choses, l'approvisionnement en laine de haute qualité destinée à la fabrication d'un vêtement taddîtum. Texte et Copie, voir ci-dessous.
Le roi estime donc, d'après cette lettre, que Mukannišum doit pouvoir se passer de la laine fournie par Hammurapi de Babylone, et s'en procurer suffisamment — et d'assez bonne qualité — en triant la laine produite par “la tonte du palais”, buqûm ekallim. Sans doute faut-il prendre cette expression dans son sens le plus large, buqûmu désignant l'ensemble de la production de laine du royaume et ekallum faisant référence non pas au palais en tant qu'édifice, mais à l'institution palatiale avec ses ramifications provinciales. Il semble bien d'ailleurs que l'argumentation développée par le roi, ll. 32–34, soit fondée sur la distinction entre la laine qui se trouve effectivement, à un moment donné, au palais, et qui risque d'être insuffisante (l. 3), et la laine de “la tonte du palais”, citée explicitement l. 21 et l. 24, et implicitement ll. 33–34, parmi laquelle il est certain que Mukannišum trouvera la matière première nécessaire. D'autre part, lorsqu'à la fin de la lettre, ll. 53–54, le roi affirme qu'on fera appel, pour la fabrication de ce vêtement, aux réserves du pays tout entier, il fait sans doute encore allusion, entre autres fournitures, à la laine.