Published online by Cambridge University Press: 25 November 2011
Résumé. En déclenchant une élection provinciale anticipée à l'automne 2008 en pleine crise financière, le premier ministre du Québec, Jean Charest, fit le pari que la population réélirait son gouvernement en raison de sa compétence à gérer la «tempête économique» qui s'annonçait. Cet article cherche à déterminer le poids de la variable économique dans les choix électoraux lors de ce scrutin en exploitant les données d'une enquête d'opinion menée en décembre 2008. Ces données permettent notamment de vérifier à quel point le «vote économique» lors de cette élection en fut un de nature traditionnelle, c'est-à-dire s'appuyant sur les évaluations rétrospectives de l'économie de la part des votants, ou plutôt un de nature prospective, reposant sur les perceptions de la compétence des partis à gérer la crise économique annoncée. Nous analysons également l'effet particulier exercé sur le vote par l'enjeu des pertes de la Caisse de dépôt et placement du Québec.
Abstract. By calling an early election in the fall of 2008 in the midst of a financial crisis, Quebec Premier Jean Charest hoped that the population would re-elect his government on the basis of its competence at dealing with the upcoming “economic storm.” This article attempts to determine the actual influence that the economy had on Quebeckers' vote choice in that election, with the use of survey data collected in December 2008. The data allows us to verify whether “economic voting” in that election was of a traditional nature, that is based on retrospective assessments of economic conditions, or was more prospective in nature, that is based on perceptions of the parties' competence at managing the economic crisis that would soon follow. The impact on the vote of the issue of the Caisse de dépôt et placement du Québec's losses is also analyzed.