Par lettre du 22 janvier 1915, la Croix-Rouge hellénique nous a informés que S. M. la reine Sophie avait daigné accepter la présidence de la Société.

La mobilisation générale de l'armée et de la flotte ayant été décrétée en septembre 1912, la Société se tint prête à toute éventualité. Elle compléta son matériel, constitua des comités locaux pour réunir les dons, installa un atelier de lingerie à Athènes, fit appel à toutes les infirmières et se mit en rapports avec l'intendance sanitaire.

Par télégramme du 24 mars 1915, la Croix-Rouge hellénique nous a fait connaître la constitution à Athènes, d'une section de renseignements pour prisonniers de guerre, destinée à servir d'intermédiaire pour l'échange des colis postaux adressés à des prisonniers, entre l'Autriche et la Serbie, de même qu'à assurer tous services en faveur des prisonniers entre l'Autriche, la Serbie, la Russie et la Turquie.

Officiellement reconnue comme Société de secours aux blessés, par sentence du Tribunal de 1re instance d'Athènes, no 6517 (1914), la Croix-Rouge, placée dès cette année sous la présidence de la reine Sophie, a revisé ses statuts. Les précédents dataient de 1877; un rajeunissement était commandé par les circonstances.

Président: M. le Dr Ignatz de Daranyi, conseiller intime, ancien ministre, député au parlement, vice-président honoraire et délégué général de la Croix-Rouge, président de la Ligue agraire de Hongrie, membre de l'Académie des sciences.

Nous avons l'honneur de porter à votre connaissance que, à la suite du décès de son président, M. I. Kalinderu, le Comité de notre Société s'est reconstitué comme suit

La Croix-Rouge roumaine a concentré dans son sein le service des informations concernant les prisonniers de guerre.

Matériel de transport. — Le transport des blessés s'effectue, au cours de la guerre actuelle, dans des conditions de rapidité relative et de confort effectif, qui prouvent à quel point la Croix-Rouge a mis à profit les expériences faites pendant la guerre russo-japonaise. Le nombre des trains sanitaires a été porté à un effectif qui s'augmente sans cesse et qui réduit presque à néant l'emploi des fameuses téplouchki, qui firent, en 1904–1905, tant de fois le trajet de la Mandchourie aux villes de l'intérieur de l'Empire. Ces téplouchki étaient des vagons à marchandises, transformés à la hâte et tant bien que mal, en vue du transport des blessés. Leurs nombreux inconvénients furent maintes fois signalés par les médecins et par le personnel de la Croix-Rouge.

Après communication avec son Gouvernement, la Croix-Rouge serbe a fait, de sa part, à notre 163e circulaire, la réponse suivante, en date du 12 mars 1915:

» Solde et envois d'argent. Les officiers, sous-officiers et soldats ennemis prisonniers ne reçoivent aucune solde en Serbie. Mais les officiers reçoivent, sans distinction de grade, une allocation de 3 francs par jour. Les sommes envoyées aux prisonniers leur sont intégralement et immédiatement remises. Aucun règlement n'empêche un prisonnier de remettre quelques secours en argent à des camarades nécessiteux.

Le collecte en faveur de la Croix-Rouge en Suisse a presque atteint, à ce jour, 1,000,000 de francs.

A Soleure, dans l'hôpital militaire installé dès le mois d'août par le lieutenant-colonel Dr C. de Marval, pour recueillir les malades évacués de la frontière, les médecins et les dames de la section de Soleure de la Croix-Rouge suisse ont mis toute leur science et tout leur zèle à donner aux patients des soins appropriés.

Madame Bohny, femme de M. le colonel Bohny, médecinchef de la Croix-Rouge suisse, qui a présidé avec son mari au transport des grands-blessés français et allemands de Constance à Lyon et vice-versa, et qui a accompagné ceux-ci dans leurs voyages avec le plus grand dévouement, a consenti, sur notre demande, à nous remettre les lignes suivantes. Elles racontent, d'une façon beaucoup plus vivante que nous ne saurions le faire, les échanges de grands-blessés qui se sont poursuivis du 2 au 11 mars à travers notre pays. Nous remercions Madame Bohny d'avoir bien voulu nous les communiquer et nous lui laissons la parole:

« En fournissant un rapport sur les transports des grandsblessés, dont j'ai pu me rendre compte en les accompagnant sans interruption, je voudrais d'abord prévenir le lecteur que je l'ai rédigé d'un point de vue absolument neutre. Ce que je vais raconter, c'est la vérité toute pure de faits vus de mes propres yeux.

Le 22 septembre 1914, le Conseil fédéral suisse décidait la création d'un bureau pour le rapatriement des internés civils non mobilisables (hommes de moins de 17 ans et de plus de 60 ans, femmes et enfants), considérant comme un devoir de bon voisinage de rendre ce service aux Etats limitrophes, et après avoir reçu l'assentiment de ceux-ci à cette œuvre.

En quelques pages rapides, mais documentées, M. le professeur Rœthlisberger, le secrétaire général de la Conférence de revision de la Convention de Genève en 1906. passe en revue les diverses catégories de personnes que la guerre atteint. Il s'agit de celles qui en sont les victimes directes, car qui n'est, pas touché par cette colossale conflagration? Ce sont les morts, les blessés et les malades, le personnel sanitaire, les prisonniers de guerre, autant d'espèces différentes de participants à la lutte, et dont le sort est réglé par les Conventions de Genève et de la Haye, si ce n'est dans les détails, au moins dans les grandes lignes.

Alors même qu'il ne s'agit pas d'un organe de la Croix-Rouge, il nous sera permis de dire ici un mot rapide sur ce rouage, constitué à Berne par des personnes de bonne volonté en faveur des prisonniers de guerre nécessiteux, notamment en Bavière.