Menées par des historiens, des ethnologues ou des sociologues, de nombreuses entreprises se sont développées aux États-Unis depuis la fin des années 1940, puis en Grande-Bretagne sous le terme d'oral history, en France, surtout depuis 1975, sous des dénominations variées. Toutes utilisent ou suscitent des « témoignages oraux », terme générique évoquant une parenté essentielle entre toutes ces recherches. Il ne s'agit pas ici de recenser les travaux en cours — ce qu'ont fait R. Bonnain et F. Elegoët —, mais de différencier des projets qui ont, certes, en commun de réunir et/ou d'exploiter des témoignages oraux, mais dont l'objet et le statut scientifique restent fondamentalement différents. L'ambiguïté apparaît immédiatement, puisque ni les termes de témoignages oraux, ni ceux d'archives orales ne traduisent oral history, genre que pratiquent si intensément les universitaires américains : archives ou témoignages ne sont pas de l'histoire.