Les rapports du « politique » avec l'économique et le social sont un des problèmes, à la fois théoriques et pratiques, auxquels le citoyen, pas plus que l'historien, ne peut échapper : il s'agit de déterminer la part du nécessaire et du contingent dans l'histoire. Quant aux présupposés logiques et méthodologiques d'une telle question, une réflexion préalable serait indispensable : peut-on, par exemple, isoler conceptuellement chacun de ces domaines ? Ou bien, s'agissant des institutions, quelle est la part d'inertie qui les caractérise, quels sont les phénomènes de feed-back qui se manifestent (en d'autres termes, dans quelle mesure peut-on vraiment modifier des institutions, et les réalités répondent-elles aux intentions) ? On pourrait multiplier les exemples. Cette réflexion préliminaire, au moins sommaire, est indispensable : mais ce n'est pas le lieu de l'esquisser ici. Je considérerai le sujet comme légitime a priori, et n'élèverai mes premiers doutes que pour me demander si, hic et nunc, il est possible d'en traiter.