La maison d'habitation a dû longtemps se parer, pour sembler digne d'étude, d'une grande antiquité ou d'un charme exotique : les logis des Indiens Kwakiutl, ceux des indigènes néolithiques du Kurdistan, sont beaucoup mieux connus que les dix mille maisons parisiennes du xvie siècle. Il n'y a guère, en France, qu'une ville dont l'architecture domestique ancienne ait été complètement étudiée. Ailleurs, les obstacles que l'occupation du site et le remaniement perpétuel des distributions opposent à ce genre de recherche ont repoussé les érudits vers l'examen traditionnel de la mouluration des façades.
Pourtant, grâce aux archives notariales, il serait possible de remédier à la défaillance de l'archéologie : au xvie siècle, les ventes et baux sont peu explicites, mais les inventaires après décès, d'usage régulier, peuvent permettre de reconstituer le dispositif d'une maison et la manière dont les occupants y organisaient leur vie.