Le formidable développement urbain du Japon au XVIIe siècle provoqua la prolifération de populations de mendiants que les autorités guerrières des cités cherchèrent à contrôler. Dans le cas d’Ôsaka, certains groupes discriminés et relégués dans des ghettos, les hinin, avaient fait de la mendicité leur principale activité professionnelle. Mais il existait d’autres types de quêteurs qui prenaient un prétexte religieux pour recueillir les aumônes, parfois en se livrant à diverses performances. Ces individus réduits à la mendicité, mais qui n’étaient pas à l’origine issus de groupes discriminés, étaient en concurrence les uns avec les autres pour capter la charité des citadins. Aussi, bien qu’écartés en apparence de toute forme de propriété, ces individus cherchaient parfois à se regrouper et à former des associations sous le patronage d’une institution religieuse reconnue, afin de défendre leurs intérêts et de les faire reconnaître par les autorités de la ville, soucieuses de leur côté de mieux encadrer ces populations suspectes.