L'un de vous est-il malade ? Qu'il fasse appeler les anciens de l'Église et qu'ils prient après avoir fait sur lui une onction d'huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient ; le Seigneur le relèvera et, s'il a des péchés à son actif, il lui sera pardonné. Confessez-vous donc vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres afin d'être guéris. (Jacques, 5, 14-16).
Dans l'historiographie des attitudes devant la mort, l'automne du Moyen Age a fourni jusqu'il y a peu le corpus de prédilection. Mâle, Huizinga, Tenenti y ont placé l'image classique de l'émergence et de la prolifération des thèmes macabres, présents dans les textes comme dans les représentations, signes d'une mutation des pensées et des sentiments. E. Mâle a le premier dressé l'inventaire de cette iconographie nouvelle qui invente ou répand les transis, les danses des morts, les combats entre anges et démons autour du lit d'agonie;. L'obsession atroce du « mémento mori », cristallisée dans les prédications, les poésies, les fresques, les gravures, est l'un des motifs essentiels de la sensibilité collective des hommes du Moyen Age finissant. J. Huizinga y lisait, révélés avec force, les traits majeurs d'une mentalité encline aux comportements extrêmes, sensibles aux images plus qu'aux raisonnements, et par dessus tout inquiète de la mort parce qu'angoissée du salut.