Notre recherche visait à mettre en lumière les pratiques bientraitantes des préposées aux bénéficiaires en milieux d’hébergement pour aînés au Québec. L’objet de l’article est de faire ressortir la dichotomie entre les définitions de la bientraitance et son opérationnalisation. Dans la première partie, la notion de bientraitance dans le cadre de deux politiques gouvernementales québécoises est présentée. Ensuite, il est question du travail des préposées aux bénéficiaires en tant que vectrices de cette bientraitance dans la pratique. La troisième partie présente les résultats de notre recherche qui viennent soulever trois constats remettant en cause l’applicabilité des politiques publiques en cette matière : l’absence de reconnaissance d’un métier par définition bientraitant; les injonctions normatives à l’encontre du sens attribué à la bientraitance, et les obstacles organisationnels et sociopolitiques à la bientraitance. Ces constats sont réexaminés à la lumière des écrits dans la discussion, laquelle ouvre sur la notion de maltraitance organisationnelle.