La directive 96/29/Euratom a identifié le thermalisme comme étant une activité professionnelle pendant laquelle les travailleurs sont exposés à des sources naturelles de rayonnement. En effet, la radioactivité des eaux minérales est en relation directe avec la nature géologique des roches traversées par ces eaux tout au long de leur périple jusqu'à la surface. Elle se charge en divers radioéléments et notamment en radon. Les valeurs d'activité volumique de radon mesurées dans les eaux thermales françaises et étrangères s'échelonnent de la centaine à plusieurs dizaines de milliers de becquerels par litre d'eau. De par l'utilisation qui en est faite lors des soins thérapeutiques, le radon dissous dans l'eau thermale se retrouve par dégazage dans l'atmosphère intérieure des différents locaux des stations thermales. Selon le type de soins pratiqués, l'activité volumique du radon dans l'air est très variable ; elle est tributaire de deux facteurs, l'alimentation en eau thermale et donc en radon et la ventilation des différents locaux. Elle est de l'ordre de plusieurs milliers de becquerels par mètre cube d'air dans les salles d'hydrothérapie et peut atteindre la centaine de milliers de becquerels par mètre cube d'air dans certaines grottes thermales. Sur ces bases, des évaluations dosimétriques, issues d'études étrangères, montrent que l'exposition des travailleurs peut atteindre plusieurs dizaines de millisieverts par an. Les rares études françaises traitant de ce sujet montrent des niveaux d'exposition au radon des travailleurs du même ordre de grandeur, démontrant ainsi la nécessité de considérer le radon comme une source importante d'exposition dans les établissements thermaux.