L'article applique à la micro-économie une distinction classique en philosophie du langage, celle des propositions analytiques et synthétiques. Un article ultérieur la rapprochera de la distinction épistémologique des connaissances a priori et a posteriori. On commence par reprendre les définitions principales de l'analytique et du synthétique, et l'on rejette les objections célèbres que Quine a dirigées contre elles. On montre ensuite comment ces définitions opèrent sur la théorie des biens Giffen et des biens substituts. La distinction de l'analytique et du synthétique permet de clarifier des options que les micro-économistes laissent implicites, au risque de tomber dans des pièges sémantiques; en l'occurrence, elle vient renforcer la critique déjà faite de la définition hicksienne des substituts. A titre annexe, on montre que la méthodologie économique identifie incorrectement les propositions analytiques aux tautologies, et les propositions synthétiques à celles qui sont testables.