Ces dernières décennies, certains travaux ont cherché à montrer que le plus-que-parfait tend à développer des emplois de passé perfectif dépourvus de toute notion d’antériorité. Le but du présent article est de reconsidérer ces analyses, en accordant davantage d’importance à l’anaphoricité de ce temps verbal. Après avoir rappelé les principales propriétés du plus-que-parfait, l’auteur note que les exemples discutés dans ces travaux concernent essentiellement deux contextes d’emploi. Plusieurs de ces exemples sont ici repris et réanalysés. L’auteur en conclut que ces travaux sous-estiment le rôle de l’implicite dans le fonctionnement anaphorique du plus-que-parfait, en exigeant inutilement la présence d’une expression temporelle susceptible d’interpréter l’anaphorique (antécédent). Il en résulte que l’hypothèse parfois avancée d’une aoristisation de ce temps verbal, outre son coût théorique, s’avère inappropriée.