Les EMPP existent officiellement depuis 2005 [1] afin de faciliter l’accès aux soins aux personnes en situation de précarité. À Perpignan, le Module d’Accueil et d’Orientation (MAO) a été crée dès 1998 dans ce même objectif, et accueille, depuis, un nombre croissant de patients chaque année [2]. Le MAO a pour vocation d’orienter les usagers, en fonction de l’évaluation initiale, vers des soins adaptés si possible dans le dispositif de droit commun [3]. Afin d’évaluer ce travail, nous nous sommes posé la question du devenir des patients accueillis en 2010, en terme de continuité des soins à 3 ans.
En 2010, la file active du MAO comptait 374 patients ; 28 % des patients avaient une problématique addictive, 23 % un trouble de la personnalité, 18 % un trouble de l’humeur, 16 % un trouble névrotique et/ou lié à un facteur de stress et 13 % souffraient de schizophrénie. Plusieurs diagnostics pouvaient être associés. Suite à la prise en charge par le MAO, 45 % des patients ont été orientés vers d’autres structures, dont un quart vers un centre médico-psychologique (CMP), 15 % vers une prise en charge en addictologie, 11 % vers un médecin généraliste, 9 % vers des associations et 9 % vers un suivi en psychiatrie libérale. Trois ans plus tard, sur ces 168 patients orientés, on note la persistance d’une inscription dans les soins pour 63 % d’entre eux. La répartition des diagnostics des patients ayant honoré un suivi est sensiblement identique à celle des patients initialement accueillis.
L’évaluation du devenir de la population accueillie sur le MAO à trois ans nous permet de confirmer l’importance d’un travail de proximité dans le champ de la précarité car cela permet, au-delà du dépistage, d’inscrire ou de réinscrire un nombre important de patients dans des soins sur une certaine durée.