Jusqu'aux dernières décennies on considérait que la limite de répartition entre sardines et sardinelles se situait aux environs du cap Blanc. Au nord de ce cap, les remontées d'eaux ont lieu toute l'année, la production primaire est forte, mais non la biomasse zooplanctonique, du fait de la rapidité de l'advection. Au sud, les résurgences sont saisonnières, la circulation au-dessus du plateau comprend deux veines opposées. La production secondaire suit rapidement les poussées de phytoplancton, notamment grâce à la superposition de courants opposés entre lesquels des migrations de zooplanctonpermettent un couplage des productions primaires et secondaires. Sardines et sardinelles se nourrissent de particules en suspension, mais les sardines peuvent s'accommoder d'un régime presqu'entièrernent végétal, à la différence des sardinelles. Ceci leur confère un avantage sur les sardinelles dans les régions d'upwellings violents. Durant les années 70's, la pêcherie de sardines s'est déplacée vers le sud, or ces mêmes années, les alizés se sont renforcés sur leur bordure méridionale, conduisant à un renforcement des upwellings le long des côtes mauritanienne et sénégalaise. Ceci a entraîné une modification du biotope, favorable aux sardines. D'autre part les courants, modifiés par diminution de leur composante nord et augmentation de celle portant au sud, pourraient être responsables d'un nouveau mode de dispersion des larves, entraînant davantage de sardines au sud et moins de sardinelles vers le nord.