L'aiélé (Canarium Schweinfurthii Engl.) : premier essai de plantationdans l'ouest du Cameroun. Résumé - Introduction. L'aiélé (Burseraceae) pousse à l'état isolé en savane humide duCameroun. Dans l'ouest du pays, l'intérêt de l'arbre réside surtout dans sa production defruits, mais C. Schweinfurthii est aussi exploité pour son bois. En préalable à unedomestication plus avancée, des travaux ont été entrepris par l'Irad (Cameroun) en 1987.Matériel et méthodes. Les travaux de domestication ont débuté par la mise au pointd'une technique de germination des semences qui a finalement permis d'obtenir un taux moyende levée de 95 % au bout de 3 mois. Les plants ont ensuite séjourné en pépinière pendant6 mois avant d'être transplantés en parcelle expérimentale. La croissance, la floraison et laproduction des arbres ont alors été suivies. Résultats. Le taux moyen de survie enplantation a peu à peu diminué de 1988 à 1992 pour se stabiliser à 84 % de 1992 à 1997. Ilétait de 42 % en 2000, par suite des dégâts occasionnés par un feu de brousse survenu enmars 1998. La hauteur totale moyenne des arbres à 12 ans a été de 6,8 m environ et leurdiamètre moyen a été proche de 8,6 cm. Les hauteur et diamètre dominants ont étérespectivement de 10,8 m et 14,3 cm. L'aiélé est une espèce dioïque. Les premièresfructifications ont été observées sur des arbres âgés de 8 ans. De 1996 à 2001, 19 % del'effectif total de la parcelle sont entrés en floraison ou en fructification. Des analysesflorales ont montré que, pendant la même période, le peuplement expérimental présentait unesex-ratio de 38 % d'individus mâles pour 62 % d'arbres femelles. Conclusions. Lestravaux préliminaires de domestication de l'aiélé ont montré que l'arbre pouvait produire dès8 ans et que sa croissance en peuplement était satisfaisante. Des études complémentairesdevront être entreprises. Ainsi, la mise en évidence de différences végétatives entre plantsmâles et femelles au stade pépinière pourrait permettre un sexage précoce. Par ailleurs,l'utilisation de techniques de multiplication végétative pourrait permettre de ne mettre à ladisposition des paysans intéressés que des arbres femelles, seuls capables de fructifier.