No CrossRef data available.
Published online by Cambridge University Press: 11 September 2018
En étudiant un conflit juridique transméditerranéen autour de la succession d'un ancien ministre tunisien mort à Florence en 1887, cet article appelle à une écriture de l'histoire du Maghreb contemporain qui ne soit pas seulement conçue à partir de l’étude des sources coloniales européennes ou selon une temporalité coloniale mais qui puisse emprunter d'autres cadres d'analyse. Il s'agit aussi de prendre en compte le chevauchement des temporalités impériales française et ottomane en Méditerranée jusqu'aux années 1920, ainsi que la multiplication des litiges nés avant la colonisation de la Tunisie, des dissensions qui continuaient à fournir des raisons d'agir durant la période coloniale. Reconsidérer ces conflits non pas à l'aune de la colonisation mais selon leurs multiples temporalités et en diversifiant les sources nuancerait largement l'idée d'une absence de sources dites « locales » souvent avancée dans les études d'histoire coloniale du Maghreb. Tout autant que les parties prenantes européennes, les acteurs maghrébins impliqués dans des litiges juridiques furent à l'origine d'une profusion documentaire. Ils n'ont cessé de produire des preuves écrites et des justifications – y compris littéraires – en langue arabe pour appuyer leurs argumentaires. Les archives coloniales n'ont capté qu'une partie de ces écrits et donc des sources disponibles pour raconter une autre histoire contemporaine du Maghreb.
Through the study of trans-Mediterranean legal conflicts over the inheritance of a former Tunisian minister who passed away in Florence in 1887, this paper calls for a new interpretation of the history of modern North Africa. Rather than being based on a close reading of colonial primary sources or depending on a single colonial temporality, this new interpretation must incorporate other analytical frameworks. It must also take into account both the overlap of French and Ottoman imperial temporalities that persisted across the Mediterranean until the 1920s, and the increasing number of litigations initiated before the French colonization of Tunisia—legal cases that were still influencing the rationales of North Africans during the colonial period. Analyzing these litigations not only in terms of their colonial context but also according to other temporalities, as well as diversifying our sources, will allow us to nuance the commonplace, often reiterated in scholarly works on colonial North Africa, that there is a dearth of so-called“local”documentation. North African men and women involved in litigations contributed alongside Europeans to the writing of a huge amount of legal evidence and literary argumentations, including in Arabic. Such sources were not always filed in the colonial archive. They are, however, of paramount importance for conceiving a new interpretation of the modern history of North Africa.
1 Olivier Bouquet et Sinan Kuneralp, Les Musurus, une famille de diplomates ottomans. Lettres et documents (1852-1920), Istanbul, Isis, 2015, p. 283-285, 307-309 et 312-313 : Basile Musurus-Ghikis à Étienne Musurus, lettre 174, 16 mai 1885 ; Basile Musurus-Ghikis à Constantin Musurus, lettre 191, 27 mars 1886 ; Basile Musurus-Ghikis à Constantin Musurus, lettre 195, 3-13 janv. 1887.
2 Tunis, Archives nationales tunisiennes (ci-après ANT), carton (ci-après c.) 11, dossier (ci-après d.) 113, documents (ci-après doc.) 8908, consul de France au ministre des Affaires étrangères, Florence, 12 nov. 1887 ; Nantes, ministère des Affaires étrangères (ci-après MAE), 227 PO/1/100, dossiers nominatifs Florence, sous-dossier Heussein (1887-1888), Livourne, 8 juill. 1887, Elmilik au consul.
3 O. Bouquet et S. Kuneralp, Les Musurus, une famille de diplomates ottomans…, op. cit.
4 ANT, c. 11, d. 113, doc. 8762, note de Santillana, Florence, 1er juill. 1887.
5 MAE, 227 PO/1/100 bis, dossiers nominatifs Florence, sous-dossier Ḥusayn (1887-1888), 6e pochette, classement anonyme des dossiers, nov. 1887.
6 Jean-Claude Passeron et Jacques Revel (dir.), Penser par cas, Paris, Éd. de l'Ehess, 2005, p. 10.
7 Howard S. Becker et Charles C. Ragin (dir.), What Is a Case ? Exploring the Foundations of Social Inquiry, Cambridge, Cambridge University Press, 1992, p. 217 et 225.
8 Paolo Sartori, « Premessa », no spécial « Waqf, colonialismo e pluralismo giuridico nelle società musulmane », Quaderni storici, 132, 2009, p. 627-652.
9 Lauren Benton, « Colonial Law and Cultural Difference: Jurisdictional Politics and the Formation of the Colonial State », Comparative Studies in Society and History, 41-3, 1999, p. 563-588 ; Mary Dewhurst Lewis, Divided Rule: Sovereignty and Empire in French Tunisia, 1881-1938, Berkeley, University of California Press, 2013 ; M'hamed Oualdi, « Le ‘pluralisme juridique’. Au fil d'un conflit de succession en Méditerranée à la fin du xixe siècle », Revue d'histoire du xixe siècle, 48-1, 2014, p. 91-104.
10 Ludivine Bantigny, « Historicités du xxe siècle. Quelques jalons sur une notion », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 117-1, 2013, p. 13-25, ici p. 15 ; Romain Bertrand, « Politiques du moment colonial. Historicités indigènes et rapports vernaculaires au politique en ‘situation coloniale’ », Questions de recherche, 26, 2008, p. 1-49 ; Jean-François Bayart, « Les études postcoloniales, une invention politique de la tradition ? », Sociétés politiques comparées. Revue européenne d'analyse des sociétés politiques, 14, 2009, p. 1-46.
11 Mary Dewhurst Lewis, « Geographies of Power: The Tunisian Civic Order, Jurisdictional Politics, and Imperial Rivalry in the Mediterranean, 1881-1935 », The Journal of Modern History, 80-4, 2008, p. 791-830.
12 Julia Ann Clancy-Smith, Mediterraneans: North Africa and Europe in an Age of Migration, c. 1800-1900, Berkeley, University of California Press, 2011, p. 340 ; Daniel Nordman, « À propos d'une Histoire du Maroc : l'espace et le temps », Annales HSS, 71-4, 2017, p. 923-950, ici p. 919.
13 Simona Cerutti, « Histoire pragmatique, ou de la rencontre entre histoire sociale et histoire culturelle », Tracés. Revue de sciences humaines, 15, 2008, p. 147-168 ; Isabelle Grangaud, « Prouver par l’écriture : propriétaires algérois, conquérants français et historiens ottomanistes », Genèses. Sciences sociales et histoire, 74-1, 2009, p. 25-45 ; Angelo Torre, « ‘Faire communauté’. Confréries et localité dans une vallée du Piémont (xviie-xviiie siècle) », Annales HSS, 62-1, 2007, p. 101-135.
14 A. Torre, « ‘Faire communauté’… », art. cit., p. 101.
15 Isabelle Grangaud, « Affrontarsi in archivo. Tra storia ottomana e storia coloniale (Algeri 1830) », Quaderni storici, 129, 2008, p. 621-652 ; A. Torre, « ‘Faire communauté’… », art. cit., p. 106.
16 Ann Laura Stoler, Along the Archival Grain: Epistemic Anxieties and Colonial Common Sense, Princeton, Princeton University Press, 2009.
17 Marc Aymes, Un grand progrès sur le papier. Histoire provinciale des réformes ottomanes à Chypre au xixe siècle, Louvain, Peeters, 2010, p. 281.
18 Frederick Cooper et Ann Laura Stoler (dir.), Tensions of Empire: Colonial Cultures in a Bourgeois World, Berkeley, University of California Press, 1997.
19 Zeynep Çelik, Empire, Architecture, and the City: French-Ottoman Encounters, 1830-1914, Seattle, University of Washington Press, 2008 ; I. Grangaud, « Affrontarsi in archivo… », art. cit. ; M'hamed Oualdi, « Provincializing and Forgetting Ottoman Administrative Legacies: Sons and Grandsons of Beys’ Mamluks Facing French Administrators of Tunisia (1890s-1930s) », Comparative Studies of South Asia, Africa and the Middle East, 34-2, 2014, p. 418-431.
20 R. Bertrand, « Politiques du moment colonial… », art. cit., p. 26.
21 Kenneth J. Perkins, « Whose Tunisia ? 1881-1912 », A History of Modern Tunisia, New York, Cambridge University Press, 2013, p. 44-78.
22 Rashed Limam, « Tārīkh al-Wazīr Muṣṭafā b. Ismā‘īl », al-Abḥāth, 17, 1969, p. 71-135 ; La Courneuve, MAE, Tunisie, correspondance politique et commerciale (ci-après CPC), d. 630, succession Ḥusayn : papiers provenant de sa succession, enveloppe I, Allala Ben Zaï ; ANT, c. 11, d. 113, doc. 8820, consul de France au ministre des Affaires étrangères, 7 sept. 1887.
23 MAE, Tunisie, CPC, d. 630, succession Ḥusayn : papiers provenant de sa succession, enveloppe V, trois lettres d'al-Afghānī à Ḥusayn, la dernière lettre date de mars-avril 1884 ; Aldo D'Agostini, « De l'usage diplomatique du discours sur le panislamisme. La correspondance de l'ambassadeur français à Istanbul Charles-Joseph Tissot, lors de la crise tunisienne de 1881 », Archív orientální, 81-2, 2013, p. 149-172 ; Nikki R. Keddie, Sayyid Jamāl ad-Dīn « al-Afghānī »: A Political Biography, Berkeley, University of California Press, 1972.
24 Moncef Fakhfakh, Sommaire des registres administratifs et fiscaux aux Archives nationales tunisiennes, Tunis, Archives nationales tunisiennes, 1990 ; Sami Bargaoui, « Les titres fonciers dans la régence de Tunis à l’époque moderne. Interrogations autour d'une mutation documentaire », Revue de l'Institut des belles-lettres arabes, 208-2, 2011, p. 165-185, ici p. 165.
25 Todd Shepard, « ‘Of Sovereignty’: Disputed Archives, ‘Wholly Modern’ Archives, and the Post-Decolonization French and Algerian Republics, 1962-2012 », The American Historical Review, 120-3, 2015, p. 869-883, ici p. 872-873.
26 MAE, protectorat Tunisie, résidence générale, 1TU/1V/17-3284, c. 1477, affaire de la succession Ḥusayn (1889).
27 MAE, Tunisie, CPC, d. 630, succession Ḥusayn, papiers provenant de sa succession. Le terme arabe « nāzila » est utilisé de manière récurrente dans le dossier ; d'autres termes peuvent rendre en arabe cette notion d'affaire : « qaḍiyya », « masʾala ».
28 Luc Boltanski et al. (dir.), Affaires, scandales et grandes causes. De Socrate à Pinochet, Paris, Stock, 2007, p. 414.
29 MAE, Florence, 227 PO/1/1-422, c. 100, dossiers nominatifs Florence, sous-dossier Ḥusayn (1887-1888), consulat de France à Florence au ministère des Affaires étrangères, 17 nov. 1916.
30 A. L. Stoler, Along the Archival Grain…, op. cit., p. 58.
31 Baber Johansen, « Formes de langage et fonctions publiques. Stéréotypes, témoins et offices dans la preuve par l’écrit en droit musulman », Arabica, 44-3, 1997, p. 333-376.
32 ANT, c. 11, d. 101, doc. 7698, consulat de France au résident général, Florence, 19 févr. 1889.
33 Bernard Porter, « L'Empire dans l'histoire britannique », Revue d'histoire du xixe siècle, 37-2, 2008, p. 127-143 ; Pierre Singaravélou (dir.), Les empires coloniaux, xixe-xxe siècle, Paris, Points, 2013.
34 Abdurrahman Çaycı, La question tunisienne et la politique ottomane, 1881-1913, Ankara, Imprimerie de la Société turque d'histoire, 1992, p. 78.
35 MAE, 373 PO/1/1-168, Livourne, c. 132-133, correspondance avec les autorités tunisiennes (1872-1877) ; Pierre Bardin, Algériens et Tunisiens dans l'empire ottoman de 1848 à 1914, Paris, Éd. du Cnrs, 1979, p. 21-26 ; Andreas Tunger-Zanetti, La communication entre Tunis et Istanbul, 1860-1913. Province et métropole, Paris, L'Harmattan, 1996, p. 72-76 ; Byron D. Cannon et Muhammad Sufiullah, « The Function of Wakalah in Intra-Ottoman Relations: Egypt and Tunisia in the First Half of the 19th Century », Arab Historical Review for Ottoman Studies, 5-6, 1992, p. 25-29 ; Mongi Smida, Consuls et consulats de Tunisie au xixe siècle, Tunis, Imprimerie de l'Orient, 1991, p. 40, 48 et 50.
36 M. D. Lewis, Divided Rule…, op. cit.
37 P. Bardin, Algériens et Tunisiens…, op. cit. ; Noureddine Amara, « Les nationalités d'Amīna Hanım. Une pétition d'hérédité à la France (1896-1830) », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 137, 2015, p. 49-72.
38 A. Çaycı, La question tunisienne…, op. cit.
39 ANT, c. 11, d. 113, doc. 8908, consul de France au ministre des Affaires étrangères, Florence, 12 nov. 1887.
40 Jörg Ulbert et Lukian Prijac (dir.), Consuls et services consulaires au xixe siècle, Hambourg, Dobu, 2010, p. 10 et 432.
41 Zeynep Çelik, Empire, Architecture, and the City: French-Ottoman Encounters, 1830-1914, Seattle, University of Washington Press, 2008 ; Selim Deringil, « ‘They Live in a State of Nomadism and Savagery’: The Late Ottoman Empire and the Post-Colonial Debate », Comparative Studies in Society and History, 45-2, 2003, p. 311-342 ; Ussama Makdisi, « Ottoman Orientalism », The American Historical Review, 107-3, 2002, p. 768-796.
42 ANT, c. 11, d. 113, doc. 8876, Santillana au secrétaire général du gouvernement tunisien, Florence, 3 nov. 1887.
43 Jean Ganiage, « France, England, and the Tunisian Affair », in G. Prosser et W. R. Louis (dir.), France and Britain in Africa: Imperial Rivalry and Colonial Rule, New Haven, Yale University Press, 1971, p. 35-72.
44 Guillaume Calafat, « Une mer jalousée. Juridictions maritimes, ports francs et régulation du commerce en Méditerranée (1590-1740) », thèse de doctorat, Paris 1-Panthéon Sorbonne, 2013.
45 Sana Ben Achour, « Juges et magistrats tunisiens dans l'ordre colonial. ‘Les juges musulmans’ du Tribunal mixte immobilier de Tunisie (1886-1956) », in N. Auzary-Schmaltz (dir.), La justice française et le droit pendant le protectorat en Tunisie, Paris, Maisonneuve et Larose/Irmc, 2007, p. 153-173.
46 MAE, consulat de Florence, 1876-1996, 227 PO/1/1, consul au ministre des Affaires étrangères, Florence, 12 janv. 1888.
47 MAE, 227 PO/1/100 bis, succession Ḥusayn, 1887-1889, inventaire des papiers, lettres et registres de la succession Ḥusayn, 29 oct.-nov. 1887. Dans la collection de livres européens, on retrouve des ouvrages juridiques pour les missions de défense des intérêts de l’État tunisien, des dictionnaires, des romans comme Candide de Voltaire, et un essai très diffusé parmi les contemporains, La civilisation des Arabes de Gustave Le Bon, publié pour la première fois à Paris en 1884.
48 Ḥusayn, Rasāʼil Ḥusayn ilā Khayr al-Dīn, 3 t., éd. par A. ʻAbd al-Salām, Carthage, Bayt al-Ḥikma, 1991-1992, t. 2, lettre 190, 6 sept. 1878, p. 178 ; t. 3, lettre 283, 9 juill. 1886, p. 183-184.
49 ANT, c. 11, d. 105, doc. 7741, note de l'interprète assermenté à Elmelik, s. d. ; ANT, c. 11, d. 113b, doc. 9028, avocat Santillana au secrétaire général du gouvernement tunisien, Régnault, s. d.
50 MAE, 227 PO/1/100 bis, succession Ḥusayn, 1887-1889, inventaire des papiers, lettres et registres de la succession Ḥusayn, 29 oct.-nov. 1887.
51 ANT, c. 11, d. 113b, doc. 9351, Ghanem au secrétaire général du gouvernement tunisien, Florence, s. d., f. 3v. Né en 1861, il devient par la suite poète, romancier et dramaturge libanais.
52 MAE, Tunisie, CPC, d. 629, succession Ḥusayn, arrangement à Paris avec Elmelik, pièce « Confidentiel. Affaire Hussein » ; Silvia Falconieri, « David Santillana », in F. Renucci (dir.), Dictionnaire des juristes ultramarins, xviiie-xxe siècles, Paris, Mission de recherche Droit et justice, 2012, p. 272-276 ; Anna Baldinetti (dir.), David Santillana, l'uomo e il giurista, 1855-1931. Scritti inediti, 1878-1920, Rome, Istituto per l'Oriente C. A. Nallino, 1995 ; Florence Renucci, « David Santillana, acteur et penseur des droits musulman et européen », Monde(s). Histoire, espaces, relations, 7-1, 2015, p. 25-44.
53 ANT, c. 11, d. 97, doc. 84, Santillana à Guttierez, Livourne, 16 sept. 1883.
54 ANT, c. 11, d. 113, doc. 8820, consul de France à Florence au ministre des Affaires étrangères, Florence, 7 sept. 1887.
55 Dont un secrétaire égyptien, Mohamed Sengherzy : ANT, c. 11, d. 113, doc. 8789, consul de France au ministère des Affaires étrangères, Florence, 18 juill. 1887.
56 MAE, 227 PO/1/100 bis, succession Ḥusayn, 1887-1889, inventaire des papiers, lettres et registres de la succession Ḥusayn, 29 oct.-nov. 1887.
57 Éloi Ficquet et Aïssatou Mbodj-Pouye, « Cultures de l’écrit en Afrique. Anciens débats, nouveaux objets », Annales HSS, 64-4, 2009, p. 751-764, ici p. 758.
58 ANT, c. 11, d. 100, doc. 7624, Santillana, accord avec Meuville, Florence, 12 août 1888 ; doc. 7524, direction politique au protectorat, Tunis, 26 sept. 1887.
59 Abdelhamid Hénia, Propriété et stratégies sociales à Tunis, xvie-xixe siècles, Tunis, Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis I, 1999, p. 103 et 108.
60 ʻAbd Al-Qādir Vaḥḥah, Al-Ḥaraka al-iṣlāḥiyya al-zaytūniyya wa-al-madrasiyya al-Tūnisiyya khilāla qarn : al-Shaykh Sālim Bū Ḥājib wa-manhajuhu al-iṣlāḥī anmūḏajan, 1244-1342/1827-1828-1924, Tunis, s. n., 2007, p. 355 ; ANT, c. 11, d. 113, doc. 8941, consulat de France au résident général Massicault, Florence, 30 déc. 1887.
61 ANT, c. 11, d. 113, doc. 8941, consulat de France au résident général Massicault, Florence, 30 déc. 1887.
62 Jean Ganiage, Les origines du protectorat français en Tunisie, 1861-1881, Paris, Puf, 1959, p. 161 ; Leon Carl Brown, The Tunisia of Ahmad Bey, 1837-1855, Princeton, Princeton University Press, 1974.
63 MAE, CPC, d. 602, justice/affaire Ben Ayed, note du 13 mai 1913.
64 J. Ganiage, Les origines du protectorat français…, op. cit., p. 183.
65 Yavel Harouvi, « Les conflits autour du testament du Caïd Nessim Scemama d'après quelques sources hébraïques », in D. Cohen-Tannoudji (dir.), Entre Orient et Occident. Juifs et musulmans en Tunisie, Paris, Éd. de l’Éclat, 2007, p. 144-147.
66 ANT, c. 11, d. 113, doc. 8808, Santillana au secrétaire général de la résidence de France à Tunis, Florence, 22 août 1887 ; doc. 8805, pièce sur le dépouillement des pièces et papiers de la succession Ḥusayn, Florence, 18, 20 et 21 août 1887.
67 ANT, c. 11, d. 99, réponse de Bū Ḥājib, 18 juin 1891.
68 Jocelyne Dakhlia et Bernard Vincent (dir.), Les musulmans dans l'histoire de l'Europe, Paris, Albin Michel, 2011 ; Nabil Matar, Islam in Britain, 1558-1685, Cambridge, Cambridge University Press, 1998.
69 MAE, CPC, d. 602, justice/affaire Ben Ayed, note du 13 mai 1913.
70 Abdelhamid Larguèche, « Nasîm Shammamâ : un caïd face à lui-même et face aux autres », in S. Fellous (dir.), Juifs et musulmans en Tunisie. Fraternité et déchirements, Paris, Somogy, 2003, p. 143-157, ici p. 145.
71 Christopher Clay, « The Origins of Modern Banking in the Levant: The Branch Network of the Imperial Ottoman Bank, 1890-1914 », International Journal of Middle East Studies, 26-4, 1994, p. 589-614, ici p. 589 ; Pierre-Cyrille Hautcœur, « Les transformations du crédit en France au xixe siècle », Romantisme, 151-1, 2011, p. 23-38.
72 ANT, c. 11, d. 113, doc. 8849, consul de France à Florence au ministère des Affaires étrangères, Florence, 16 oct. 1887 ; doc. 8967, Bertucci et Keusch contre Elmelik, Paoli et de Laigue, consul de France, tribunal civil de Florence, 1887, p. 15.
73 ANT, c. 11, d. 113, doc. 8850, David Santillana à Régnault, secrétaire général de la résidence générale à Tunis, Florence, 16 oct. 1887.
74 Michael Gilsenan, « Translating Colonial Fortunes: Dilemmas of Inheritance in Muslim and English Laws across a Nineteenth-Century Diaspora », Comparative Studies of South Asia, Africa and the Middle East, 31-2, 2011, p. 355-371.
75 Isabelle Grangaud et Nicolas Michel, « Introduction », no spécial « L'identification. Des origines de l'islam au xixe siècle », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 127, 2010, p. 13-27 ; Vincent Denis, Une histoire de l'identité. France, 1715-1815, Seyssel, Champ Vallon, 2008.
76 ANT, c. 11, d. 97, doc. 16, lettre non signée à Guttierez : il est demandé de marquer d'un sceau/ou d'imprimer (tatbaʾ) pour authentification (fī shaʾn taḥqīq) des comptes ; Michael Gilsenan, « Possessed of Documents: Hybrid Laws and Translated Texts in the Hadhrami Diaspora », in B. Dupret et al. (dir.), Ethnographies of Islam: Ritual Performances and Everyday Practices, Édimbourg, Edinburgh University Press, 2012, p. 186.
77 ANT, c. 11, d. 99, réponse de ‘Amr Bū Ḥājib, 18 juin 1891, f. 17, « par la communication de la copie, nous ouvrons aux gens [nufatiḥu al-bāb ʿalā al-nās] une porte qu'il sera difficile de fermer ».
78 Ḥusayn, Rasāʼil…, op. cit., t. 1, lettre 90, 6 sept. 1873, p. 201 ; Livourne, Biblioteca Labronica, fonds Michel Ersilio, Lettera del generale Heussein agli onorevoli avvocati componenti il collegio della difesa del governo di Tunis, (traduzione dall'arabo), Florence, Ricci, 1880, p. 25.
79 Aḥmad al-Ṭawīlī, Al-Ğinirāl Ḥusayn : ḥayātuhu wa-āthāruhu, Tunis, Baladīyat Tūnis, 1994, p. 22. Ḥusayn finance le premier journal officiel tunisien, al-Rāʾid al-Tūnisī, dès 1859, ainsi que les entreprises de l'homme de lettres et de presses Aḥmad Fāris al-Shidyāq entre Tunis et Istanbul. Il sponsorise al-ʿUrwa al-Wuthqā, un journal publié à Paris par les réformistes musulmans Jamāl al-Dīn al-Afghānī et Muḥammad ʿAbduh : MAE, 227 PO/1/100 bis, succession Ḥusayn, 1887-1889, inventaire des papiers, lettres et registres de la succession Ḥusayn, 29 oct.-nov. 1887, f. 103v, « Photographie d'engagement en date du 23 chaoual 1300, par lequel Hussein subventionne un journal arabe que fera publier Brahim Elmosselhi ». Pour sa part, son ami, le savant musulman Bayram al-Khāmis fonde en Égypte le journal al-Iʿlām.
80 Ḥusayn, Rasāʼil…, op. cit., t. 1.
81 Muhammad Bayram al-Khāmis, Tarjama Muḥammad Bayram al-Khāmis fī Ṣafwat al-Iʿtibār bi-mustawdaʿ al-amṣār wa al-aqṭār, Carthage, Bayt al-Ḥikma, 1989 ; Muḥammad al-Sanūsī, al-Riḥla al-Ḥijāziya, éd. par Alī al-Shannūfī, Tunis, al-Sharika al-Tūnisiya li-al-Tawzīʿ, [1900] 1976 ; Anne-Laure Dupont, « De la demeure du Califat aux ‘découvertes parisiennes’. Muhammad al-Sanûsî (1851-1900), un lettré réformiste tunisien à l’épreuve du protectorat français », in N. Clayer et E. Kaynar (dir.), Penser, agir et vivre dans l'Empire ottoman et en Turquie, Peeters, Louvain, 2013, p. 47-65.
82 Ḥusayn contribue à l’écriture collective de l'essai attribué à son protecteur et dignitaire mamelouk Khayr al-Dīn sur le « plus sûr moyen pour connaître l’état des nations » (Kitāb aqwām al-masālik fī maʿrifat aḥwāl al-Mamālik) : Ḥusayn, Rasāʼil…, op. cit., t. 1, p. 16.
83 Mongi Smida, Khereddine : ministre réformateur, 1873-1877, Tunis, Maison tunisienne de l’édition, 1971 ; L. C. Brown, The Tunisia of Ahmad Bey…, op. cit. ; Gerard S. Van Krieken, Khayr al-Dīn et la Tunisie, 1850-1881, Leyde, Brill, 1976.
84 Ḥusayn, Rasāʾil…, op. cit., t. 2, lettre 169, 28 nov. 1877, p. 149. En 1877, lorsque Khayr al-Dīn est démis des fonctions de principal vizir qu'il a occupées durant quatre ans, Ḥusayn se lamente ainsi du « désir des gens [murād al-qawm] […] de se débarrasser des mamelouks ».
85 Ismail Warscheid, « Traduire le social en normatif : la justice islamique dans le grand Touat (Sahara algérien) au xviiie siècle », thèse de doctorat, Ehess, 2014, p. 268-270.
86 ANT, c. 11, d. 109, doc. 8047, Ḥusayn au Premier ministre Muṣṭafā b. Ismāʿīl, 19 déc. 1879.
87 Moncef Fakhfakh, Sommaire des registres administratifs et fiscaux aux archives nationales tunisiennes, Tunis, Archives nationales tunisiennes, 1990.
88 M. Aymes, Un grand progrès sur le papier…, op. cit., p. 96.
89 S. Bargaoui, « Les titres fonciers… », art. cit., p. 168-169 et 180.
90 I. Warscheid, « Traduire le social en normatif… », op. cit., p. 128.
91 Allan Christelow, Muslim Law Courts and the French Colonial State in Algeria, Princeton, Princeton University Press, 1985, p. 23.
92 James McDougall, History and the Culture of Nationalism in Algeria, Cambridge, Cambridge University Press, 2006 ; Augustin Jomier, « Les réseaux étendus d'un archipel saharien. Les circulations de lettrés ibadites (xviie siècle-années 1950) », Revue d'histoire moderne et contemporaine, 63-2, 2016, p. 14-39.
93 B. Johansen, « Formes de langage et fonctions publiques… », art. cit.
94 Raphaëlle Branche, « ‘Au temps de la France’. Identités collectives et situation coloniale en Algérie », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 117-1, 2013, p. 199-213, ici p. 205 et 213.
95 L. Benton, « Colonial Law and Cultural Difference… », art. cit. ; M. D. Lewis, Divided Rule…, op. cit.
96 ANT, c. 11, d. 100, doc. 7675, extrait de l'inventaire des papiers et documents de la succession Ḥusayn, dressé au greffe du tribunal civil de Tunis, dernière séance, 1er mars 1890 : « Omar Bouhajeb détient tous les actes, registres et ne les a pas déposés au greffe. »
97 ʻA. Al-Qādir Vaḥḥah, Al-Ḥaraka al-iṣlāḥiyya al-zaytūniyya…, op. cit., p. 386.
98 Rifaat Ali Abou-El-Haj, « The Ottoman Vezir and Paşa Households 1683-1703: A Preliminary Report », Journal of the American Oriental Society, 94-4, 1974, p. 438-447 ; Jane Hathaway, The Politics of Households in Ottoman Egypt: The Rise of the Qazdağlis, New York, Cambridge University Press, 1997.
99 Kmar Bendana, Histoire et culture dans la Tunisie contemporaine, 2002-2012, Tunis, Université de La Manouba, 2015, p. 34-38, 70-71 et 99-109.
100 D. Nordman, « À propos d'une Histoire du Maroc… », art. cit., p. 919, citant Mohamed Lazhar Gharbi, « L'historiographie tunisienne de la période moderne et contemporaine et le problème de la périodisation », in A. Hénia (dir.), Itinéraire d'un historien et d'une historiographie, Tunis, Centre de publication universitaire, 2008, p. 177-186.
101 ANT, c. 11, d. 113, doc. 8907, consul de France au ministre des Affaires étrangères, Florence, 11 nov. 1887 ; A. Ṭawīlī, Al-Jinirāl Ḥusayn…, op. cit., p. 292 ; Jean-Louis Bacqué-Grammont et Aksel Tibet (dir.), Cimetières et traditions funéraires dans le monde islamique, Ankara, Türk Tarih Kurumu Basımevi, 1996, p. 215.
102 Muḥammad Maḥfūdh, Tarājim al-mu'allifīn al-Tūnisiyyīn, Beyrouth, Dār al-Gharb al-Islāmī, 1982, p. 67 ; al-Hādī Jallāb, « ʻAlī Bāsh Ḥānba, 1876-1918 », Tunis, Ministère de l'Enseignement supérieur, 2005, p. 15 ; Aix-en-Provence, Archives nationales d'outre-mer, série 25 H, Tunisie.
103 Polat Safi, « The Ottoman Special Organization – Teşkilat-ı Mahsusa: An Inquiry into Its Operation and Administrative Characteristics », thèse de master, Université Bilkent-Ankara, 2012, p. 10-11.
104 Moncef Chenoufi, « Les deux séjours de Muhammad ʿAbduh en Tunisie », Les cahiers de Tunisie, 16, 1968, p. 57-96 ; Mustapha Kraïem, « Au sujet des incidences des deux séjours de Muhammad ʿAbduh en Tunisie », Revue d'histoire maghrébine, 3, 1975, p. 91-94.
105 Kenneth J. Perkins, « ‘The Masses Look Ardently to Istanbul’: Tunisia, Islam, and the Ottoman Empire, 1837-1931 », in J. Ruedy (dir.), Islamism and Secularism in North Africa, New York, St. Martin's Press, 1994, p. 23-36 ; Abdeljelil Témimi, « Importance de l'héritage arabo-ottoman et son impact sur les relations arabo-turques », Revue d'histoire maghrébine, 74, 1994, p. 123-134 ; A.-L. Dupont, « De la demeure du Califat aux ‘découvertes parisiennes’… », op. cit., p. 47-65.
106 A. Jallāb, « ʻAlī Bāsh Ḥānba… », op. cit., p. 15.
Translation available: Imperial Legacies: The Historical Layers of a Maghrebi Society (1860 – 1930)