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Michel Tremblay, dramaturge-démiurge

Published online by Cambridge University Press:  23 January 2009

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During the twenty years separating Gratien Gélinas's Tit-Coq in 1948, a play considered a foundation piece of Québécois (as opposed to French-Canadian) dramaturgy, and the 1968 creation of Michel Tremblay's Les Belles-Sœurs which opens the era of ‘new’ Québécois dramaturgy, Quebec society underwent a radical change. It was no longer traditional, religious and rural, but had become fully urbanized.

A quarter of a century later, Michel Tremblay has published over twenty books—novels, plays and screenplays—composing an original body of work which reflects, sometimes almost clinically and through the use of joual (the idiomatic French spoken in the working-class district of East Montreal) the local Québécois reality. At the same time, it has a universal value: to a typically Montreal universe, Tremblay's creation integrates dramaturgical influences ranging from Greek tragedy to Tennessee Williams. The result is a unique and strong combination of a musical language, with powerful monologues and vivid dialogues, and of innovative dramatic structures reflecting (in a lucid and ironic manner) a society in quest of its identity, torn between traditional values centred on the family unit, and the liberating, dream world of the theatre.

Type
Articles
Copyright
Copyright © International Federation for Theatre Research 1992

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References

Notes

1. Godin, Jean Cléo, «Orphelins ou bâtards: Fridolin, TitCoq, Bousille», dans Le Théâtre québécois, Introduction à dix dramaturges contemporains, de Jean-Cléo Godin et Laurent Mailhot, Montréal, Hurtubise HMH, (1970) 1973, p. 29.Google Scholar

2. Le Théâtre du Rideau Vert est la plus ancienne compagnie tbéâtrale au Québec, reconnue davantage pour son éclectisme de bon aloi que par son avant-gardisme. «Nous avons voulu dès notre premier spectacle [de la saison 1968–1969] présenter du théâtre gai [sic].» Mercedes Palomino et Yvette Brind'Amour, directrices du Théâtre du Rideau Vert, citées par Alonzo Le Blanc, dans «Les Belles-Sœurs», Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, tome IV, 1960–1969, Montréal, Fides, 1984, p. 94.Google Scholar

3. «Sous-idiome-margma […], langue du sous-groupe social le plus touché par l'aliénation culturelle et l'infériorisation économique», Gilles-R. Lefebvre, «Faut-il miser sur le joual?», Le Devoir, 30 octobre 1965, p. 16. Cité par Laurent Mailhot, «Les Belles-Sœurs ou l'enfer des femmes», op. cit., p. 198.Google Scholar

4. Bélair, Michel, Le Nouveau Théâtre québécois, Montréal, Leméac, coll. «Dossiers», 1973, 205 p.Google Scholar

5. Le Train, pièce écrite en 1960 et qui remportera le Concours des jeunes auteurs de Radio-Canada, est en fait la première œuvre théâtrale de Tremblay. Le texte a été publié, en 1990, par les Éditions Leméac.

6. Germain, Jean-Claude, «J'ai eu le coup de foudre», préface à l'édition des Belles-Sœurs, Montréal, Holt, Rinehart et Winston, coll. «Théâtre vivant», n° 6, 1968, p. 5.Google Scholar

7. La première édition de La Bibliothèque idéale, publiée par Bernard Pivot, directeur du mensuel français Lire et animateur de la célèbre émission Apostrophes, classait Les Belles-Sœurs parmi les quarante-neuf pièces de la bibliothèque théâtrale idéale.

8. Michel Tremblay, interviewé par Claude Gingras, «Mon Dieu, que je les aime ces gens-là!», La Presse, 16 août 1969, p. 26.Google Scholar Cité par Laurent Mailhot, op. cit., p. 191.

9. Usmiani, Renate, «Tremblay, Michel», dans The Oxford Companion, 1989, p. 569.Google Scholar

10. Brassard, André, «Quand le metteur en scène …», dans Les Belles-Sœurs, op, cit., p. 6.Google Scholar

11. Tremblay, Michel, interviewé par Pierre Lavoie, «Il y a 20 ans, Les Belles-Sœurs … ‘Par la porte d'en avant …’», Jeu 47, 1988.2, p. 65.Google Scholar

12. La grosse femme d'à côté est enceinte; Thérèse et Pierrette à l'école des Saints-Anges; La Duchesse et le Roturier; Des nouvelles d'Édouard; Le premier quartier de la lune.

13. Vancouver, Douglas & McIntyre, coll. «Studies in Canadian Literature», n° 15, 1982, 177 p.Google Scholar

14. Il importe de savoir que Michel Tremblay a découvert son homosexualité très jeune et qu'il accorde une place prépondérante à cette réalité dans le fait qu'il soit devenu écrivain. Voir, à ce sujet, l'article de Robert Wallace, «Homo création: pour une poétique du théâtre gai», Jeu 54, 1990.1, pp. 2442.Google Scholar Par ailleurs, Tremblay s'est toujours défendu de faire un théâtre homosexuel: «Je ne sais pas si j'ai beaucoup parlé d'homosexualité au théâtre! […] Les premières fois que j'ai utilisé des personnages homosexuels, c'était pour exprimer un problème d'identité. La Duchesse …, Hosanna ne sont pas des pièces sur l'homosexualité. Non que je ne veuille pas en parler, mais je me servais d'eux pour d'autres raisons, pour leur volonté d'être quelqu'un d'autre, à l'image de notre société.» Michel Tremblay, interviewé par Pierre Lavoie, op. cit., p. 73.

15. Lefebvre, Paul, «Demain matin, Montréal m'attend», Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, tome V, 1970–1975, Montréal, Fides, 1987, p. 221.Google Scholar

16. Tremblay, Michel, interviewé par Pierre Lavoie, op. cit., p. 63.Google Scholar

17. «[…] Damnée Manon, Sacrée Sandra doit être considérée comme un testament d'auteur, très personnel, qui fait tomber les derniers masques sous lesquels se retranchait le personnage suprême, le dieu du cycle, dissimulé derrière les visages de Sandra et de Manon.» Pierre Filion, «La fin de la nuit», préface à l'édition de Damnée Manon, Sacrée Sandra, suivie de Surprise! Surprise!, Montréal, Leméac, coll. «Théâtre», n° 62, p. 10.

18. Bruno Dostie, «Tremblay: la clef», La Presse, 1er septembre 1990, p. D–1.: «[…] on se prend à rêver que cette fameuse maison de campagne de Duhamel, dans les Laurentides, où toute l'action se déroule, ne vienne prendre dans son œuvre, la place de la clef de voûte.

Elle réunit en effet les personnages imaginaires de son monde de la rue Fabre–les Albertine, les duchesse de Langeais et les «Grosse Femme d'à côté» de son cycle des Belles-Sœurs et de ses Chroniques du Plateau Mont-Royal–avec le monde de ses personnages plus autobiographiques et plus contemporains d'œuvres comme Le Cœur découvert […].

Pôles qui sont, me dira Michel Tremblay, d'une part la réconciliation et de l'autre l'imaginaire québécois, vus à travers trois générations.»

Pour un éclairage supplémentaire sur ce «recit des origines», voir le dossier, «La Maison suspendue. Autoportrait d'une œuvre», in Jeu 58, Montréal, 1991.1, pp. 99–125.

19. Fréchette, Carole, «Les femmes de Tremblay et l'amour des hommes», Jeu 47, 1988.2, p. 93.Google Scholar

20. Expression utilisée par un critique à propos du roman L'Anniversaire du défunt de Guennadi Golovine, publié en russe en 1987, et en français, en 1990, par les Éditions du Seuil.