L'économie américaine connaît, au cours du premier sêmestre de 1959, une reprise rapide. La production industrielle atteint, puis dépasse le maximum d'avant la dépression, l'emploi s'améliore sensiblement, les investissements industriels et le restockage augmentent avec vigueur.
Comparée au rythme de la reprise américaine, la conjoncture des pays européens est beaucoup plus calme et les gains en production industrielle restent beaucoup plus modérés. Le premier trimestre donne, pour la production des six pays membres de la C.E.E., à peu près le même résultat que la période correspondante de l'année passée. Le second trimestre enregistre une légère amélioration, l'accroissement global pouvant être estimé à quelque 3% (1). Cette amélioration porte souvent sur les biens d'investissements et les biens de consommation durables et semi-durables (essentiellement les produits textiles). Le recul européen est resté relativement modéré pendant la période de dépression, aussi des capacités de production importantes ne furent guère libérées et les revenus globaux sont demeurés stables, sinon en accroissement : une augmentation de la demande, même légère, provoque donc nécessairement de nouveaux investissements. En plus de la demande intérieure, la demande étrangère s'est avérée également remarquablement ferme.