Au temps où les gouvernements croyaient encore à la possibilité de poursuivre une politique éonomique efficace, on avait pris l’habitude d’en désigner les objectifs en termes d’un carré magique dont les quatre sommets étaient:
— un taux de chômage minimal (ou un taux de croissance suffisamment élevé de la production);
— un taux d’inflation minimal;
— l’équilibre extérieur;
— l’équilibre financier de l’Etat.
Le carré était sans doute magique au moins dans le sens que la magie était requise pour atteindre à la fois les 4 objectifs. Les indicateurs qu’il définit donnent aujourd’hui encore une vue simplifié mais significative de la crise belge et de sa spéificité par rapport à l’ensemble de la Communauté Européenne.
Dans le tableau qui suit, les chiffres pour 1979 sont tirés des comptes nationaux révisés, ceux de 1980 sont des estimations, ceux de 1981 les prévisions des budgets économiques nationaux, en date de février 1981, tels que assemblés (et parfois amendés) par la CEE.
Trois indicateurs sur quatre montrent une situation pire en Belgique que dans la moyenne de la Communauté. L’évolution du chômage est parallèle, mais son niveau plus élevé en Belgique. Pour les déficits publics et extérieurs, la situation belge est beaucoup plus mauvaise, et elle empire aussi davantage entre 1979 et 1981. Cette référence à la Communautté ne constitue en rien une norme; elle offre toutefois un point de référence utile.