Alors que la dernière analyse de la conjoncture, il y a trois mois, centrait l'attention sur le resserrement du crédit et la hausse concomitante des taux d'intérêt, l'évolution des derniers mois a apporté une détente financière nette dans la plupart des pays et de nombreux abaissements du taux de l'escompte en janvier 1958 (Allemagne, Pays-Bas, Etats-Unis); par ailleurs les signes de récession se multiplient.
Il se vérifie ainsi que les tensions très aiguës de la crise financière ne sont pas, de leur nature, de très longue durée : les hausses souvent brutales des taux spontanés du marché ou des taux des banques centrales, déterminés par les autorités monétaires, ont pour effet de briser la demande de capitaux à un moment où les excès d'une période de prospérité prolongée et de la période de tension la rendent vulnérable.